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LA FORMATION EN MODE RÉALITÉ VIRTUELLE

LA FORMATION EN MODE RÉALITÉ VIRTUELLE

AgroVirtuose, née d’une réflexion en avril 2017, est une démarche collaborative pour construire la formation de demain. Agro-Sphères et Opcalim, deux acteurs de la filière agroalimentaire des Hauts-de-France, en ont détaillé les étapes lors d’une conférence de presse le 27 mars dernier chez Saint-Louis Sucre à Roye.

Les Hauts de France sont une terre d’agroalimentaire avec 78 millions de consommateurs dans un rayon de 300 kilomètres, 800 entreprises implantées, 45 000 salariés, une agriculture performante et diversifiée, une logistique multimodale ouverte sur toute l’Europe et des compétences multiples au service de la profession. C’est pourquoi Agro-Sphères, dont la mission est d’animer et valoriser la filière agroalimentaire en accompagnant les entreprises dans leur développement, s’est donnée comme but de la développer encore plus et surtout l’emploi. Claudine Lucien, sa présidente, dont l’entreprise vend de la viande et de la charcuterie, a insisté sur l’attractivité du métier : « Saint-Louis Sucre fait partie du réseau, et le projet AgroVirtuose fait partie de notre démarche, afin d’attirer les jeunes dans notre secteur. Cela fait dix ans que nous créons des emplois, mais aujourd’hui le manque de salariés se fait ressentir. Notre réseau comprend 195 adhérents. Je rappelle que c’est une filière très en avance dans les nouvelles technologies. Nous avons actuellement 100 postes à pourvoir, en ligne sur notre site. »

RÉPONSES SUR MESURE

Opcalim est un réseau territorial de proximité, dont les priorités sont d’assurer qualité et proximité aux acteurs de l’industrie agroalimentaire en développant les compétences de leurs salariés. Le réseau emploie 224 collaborateurs et conseille plus de 40 000 entreprises en France. Il offre des réponses sur mesure aux enjeux RH formation et s’occupe de collecter les fonds qui permettent, chaque année, la formation de près de 568 000 salariés en France. Emmanuel Prouvost, conseiller en formation pour les Hauts-de-France a explicité la création d’AgroVirtuose : « Ce projet est né de facteurs déclencheurs, comme l’identification de problèmes de terrain, l’hygiène et la sécurité et surtout le non intérêt porté par les salariés à la formation qu’ils jugent inefficace. Nous avons pensé à un partenariat avec Agro-Sphères afin d’accompagner les salariés et les entreprises dans le champ d’intervention des formations. Cela a fait ˝tilt˝ quand nous avons pensé à une formation en réalité virtuelle et ce qu’elle peut apporter comme plus pour affiner les besoins de plus en plus importants de sécurité et d’hygiène, et déboucher sur de la qualité. » L’objectif est que cette formation virtuelle puisse s’adresser à toutes les activités des industries alimentaires, viande, charcuterie, boulangerie, pâtisserie, poisson, légumes, fruits, etc. La charte de la filière alimentaire signée en mai 2017 comporte trois axes : sécurisation des parcours professionnels et renforcement des compétences des salariés, amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie au travail et bien sûr le développement de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. De nombreux tests de l’application AgroVirtuose ont déjà été effectués et la livraison du logiciel est prévue en septembre 2018. Chaque personne porte un bracelet au bras qui donne au fur et à mesure les résultats des actions demandées – qu’elle voit en direct.

NEUF ENTREPRISES ADHÉRENTES

Bigard a six implantations dans le Nord et en Picardie, Frédéric Savary, son responsable a rappelé : « Nous sommes la première entreprise adhérente à Agro-Sphères, qui a comme principal objectif l’hygiène et la sécurité. J’ai souhaité participer à ce projet pour montrer aux jeunes l’intérêt de ce nouveau type de formation. » Didier Hue, dirigeant des Salaisons du Terroir à Villers-Bretonneux le rejoint : « Dans notre métier, il faut trouver des jeunes pour agrandir l’entreprise, donner un côté moderne à notre activité. Ce projet y contribuera et aura beaucoup d’avenir. » Denis Bourret, directeur du site Saint-Louis Sucre a de son côté déclaré : « La sécurité est la valeur fondamentale de notre entreprise, la formation en mécanique et électricité est essentielle dans notre métier, ce nouveau type de formation va permettre des progrès considérables et va nous permettre d’embaucher des personnes très qualifiées. » « Cet outil innovant va devenir indispensable pour les jeunes et nouveaux salariés. Il est de plus en plus difficile d’embaucher dans le secteur agroalimentaire. C’est un enjeu central », a conclu Dominique Braoudé le président d’Opcalim. Le matériel coûte entre 2 000 et 4 000 euros plus le coût de développement pris en charge par l’entreprise. Une séance de formation a une durée de 25 minutes par salarié.