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Transports

L’Aéroport Albert-Picardie réduit son impact environnemental et se diversifie

La plate-forme aéro-industrielle, construite pour accueillir le Beluga d’Airbus, diversifie ses activités en répondant à des marchés de niche comme les vols d’affaires, sportifs ou d’État, mais aussi le transport sanitaire.

En 2022, l’aéroport a accueilli pendant huit samedis de suite des départs pour la Corse. ©Aéroport d’Albert
En 2022, l’aéroport a accueilli pendant huit samedis de suite des départs pour la Corse. ©Aéroport d’Albert

Mis en service en 2007, l’aéroport d’Albert a été créé pour répondre aux besoins de développement d’Airbus. « Toutes les pointes avant des avions sont fabriquées sur le site de Méaulte », explique Sylvain Richon, directeur de l’aéroport. Alors que les aérostructures de la famille des A320 sont transportées par la route, les gros-porteurs – A330 et A350- sont, eux, pris en charge par le Beluga. « Nous sommes très fiers de faire partie des quatre escales françaises de cet avion-cargo qui effectue une à deux rotations par semaine », ajoute-t-il.

Une organisation qui rend de fait la plateforme aéro-industrielle, qui compte 16 salariés et cinq contrôleurs aériens d’État, très dépendante du géant de l’aéronautique. Et si Airbus annonce des cadences de production en hausse pour les trois à cinq ans qui viennent, l’aéroport a malgré tout, fait le choix de se diversifier.

Aller vers des marchés de niche

« Nous sommes soumis, comme tous les acteurs économiques, à des règles de marché. Aujourd’hui, nous sommes pris en tenaille par les aéroports de Roissy, Orly, Beauvais, Lille, Charleroi ou Bruxelles qui sont très matures. Nous avons donc fait le choix de nous orienter vers des marchés de niche », détaille Sylvain Richon qui évoque par exemple l’accueil des vols saisonniers. En 2022, les clients du voyagiste amiénois Géovisions ont pu décoller depuis Albert pour la Corse. « Cette opération a rencontré beaucoup de succès. Nous recommençons l’été prochain avec des vols vers Malaga. Cela s’adresse à une clientèle de proximité », observe-t-il.

Albert-Picardie sert également de lieu d’entraînement à des élèves pilotes, de point de départ pour le transport sanitaire, le déplacement d’équipes sportives – football et handball principalement - mais aussi des vols d’affaires. « Les entreprises sont très pragmatiques, elles cherchent l’aéroport le plus proche et le plus discret. Ici, nous nous démarquons par notre sens du service et de l’accueil », souligne Sylvain Richon. Depuis peu, la plateforme aéroportuaire a aussi été identifiée par les autorités pour devenir "pélicandrome". « Devant le changement climatique et le risque grandissant d’incendies, Épinal et Albert ont été choisis pour accueillir des Dash 8. C’est très intéressant pour la montée en compétences de nos équipes », se félicite Sylvain Richon.

Un aéroport labellisé Aca2

En plus de ces développements, Albert-Picardie, membre de l’Union des Aéroports Français (UAF) vient d’obtenir le label « Airport Carbon Accreditation » de niveau 2. Une certification qui vient attester de l’engagement de la structure en matière de réduction de ses émissions de CO2. « Cette démarche, même si elle demande énormément de travail, est incontournable » assure le directeur. « Entre 2019 et 2021, nous sommes passés de 54 à 49 tonnes de CO2. En 2023, nous irons encore plus loin » poursuit-il.

Enfin, entre 2024 et 2026, l’aéroport s’engage à faire baisser ses émissions d’au minimum 6%. Pour répondre à ces objectifs, les bureaux administratifs sont passés à l’éclairage LED en 2022, entraînant une baisse de consommation de 70%. En 2023, ce sera au tour de l’aérogare et des locaux des pompiers. « Nous avons aussi changé les deux véhicules de piste et nous avons investi dans deux vélos et deux golfettes, détaille Sylvain Richon. L’enjeu pour nous est d’accompagner la décarbonation de l’aéronautique. Airbus annonce l’arrivée d’un avion à hydrogène en 2035. Nous sommes véritablement en train de vivre la 2e naissance de l’aviation, c’est très exaltant », conclut-il.

Les ambitions d’APRC Group contrariées par un recours judiciaire

Karim Abdellaoui (au centre), lors de la présentation du projet d’APRC Group.©Aletheia Press/ D. La Phung

Annoncé il y a tout juste un an, le projet porté par le groupe lyonnais APRC Group ambitionnait de faire d’Albert un centre névralgique du fret aéroportuaire. Karim Abdellaoui, dirigeant de l’entreprise, imaginait même la création de 700 et 800 directs. Après avoir déposé deux permis de construire mi-2022, l’opérateur s’apprêtait à engager un premier chantier pour une mise en service du site à l’horizon 2025/ 2026. Un calendrier qui parait d’ores et déjà compromis puisque l’association Campagnes paisibles en péril, qui s’oppose au projet, a déposé un recours devant le tribunal administratif d’Amiens. L’instruction du dossier devrait prendre entre douze et 18 mois. « À ce jour les discussions se poursuivent avec APRC Group », commente simplement Sylvain Richon.