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Faire du fleuve un atout majeur pour le tourisme picard

De Péronne à St-Valery-sur-Somme, le fleuve a longtemps été un outil de développement commercial. Mais s’il attire de plus en plus de monde, les services manquent parfois autour de l’eau. C’est tout l’objet du programme Vallée de Somme, Vallée idéale porté par le Conseil départemental.

La vallée de Somme est un point d’attrait touristique de plus en plus fort.© Somme Tourisme/ A.S. Flament
La vallée de Somme est un point d’attrait touristique de plus en plus fort.© Somme Tourisme/ A.S. Flament

La Somme… Axe commercial important, le fleuve a longtemps été un atout majeur du développement économique du département éponyme. Devenue moins concurrentielle que d’autres voies, partiellement ensablée, elle était toutefois en train de perdre de sa force économique. Voilà pourquoi, le Conseil départemental a lancé dernièrement le programme Vallée de Somme, Vallée idéale.

« L’an passé, on a eu des retombées positives autour du fleuve et de la baie de Somme », rappelle Claire Blin, directrice adjointe Fleuve et port au Conseil départemental, coordinatrice du projet. Mais les élus ont aussi constaté que si les touristes étaient nombreux, les services, eux, n’étaient pas toujours à la hauteur. « Nous avons réfléchi avec l’aide d’Amiens aménagement et cela nous a permis de faire une analyse critique de 20 ans d’aménagement. C’est dans ce cadre que l’on est parti vers le projet Vallée de Somme, Vallée idéale ».

Pontons et animations

Un programme qui reste toutefois le prolongement d’une politique qui place le fleuve comme un des principaux atouts du développement touristique du département. Une des priorités affichées consiste à développer de manière quantitative les usages sur et à proximité de l’eau. L’idée est de créer un parcours idéal de Saint-Quentin dans l’Aisne à Saint-Quentin près de l’estuaire avec des escales et où l’on trouve des endroits pour dormir, manger, et faire des activités. « En 2009, on a eu l’idée de valoriser l’itinérance à vélo et en bateau. On a utilisé les maisons éclusières pour en faire des cafés, on a créé la véloroute et créé le parcours de découverte des belvédères », raconte Claire Blin.

Des aménagements sont déployés tout le long du fleuve afin de développer les usages sur et à côté de l’eau.©Somme Tourisme/D.R

L’effort va donc se poursuivre dans ce sens. Pontons de canoë, plates-formes de pêche… tout ce qui peut développer les usages autour de la voie d’eau est étudié, avec la volonté d’animer ces équipements. « On a un parcours animé vélo, train. Le but est de créer un parcours qui soit facile, que les touristes n’aient pas à se compliquer la vie, juste à profiter  », poursuit Claire Blin. Pour ce faire, le Département s’appuie sur les utilisateurs actuels pour travailler, avec eux, aux projets qui concourront au développement du canal. C’est dans cet esprit que vient d’être publié par exemple le nouveau guide fluvial “Naviguer sur la Somme” paru fin mai et disponible dans tous les offices de tourisme.

Trois relais nautiques

Par ailleurs, le Département modernise la gestion des activités sur le canal avec l’application Somme Fleuve, en cours de réalisation. Conçu selon le même principe que Somme Route, cet outil destiné aux plaisanciers, mais également à tous les autres usagers du fleuve, regroupera l’ensemble des informations et actualités du canal et de ses abords : dates et lieux des manifestations, points de vigilance, travaux, localisation des pontons, descentes à bateaux, circuits de randonnées… Le tout ancré par géolocalisation.

Pour encourager la navigation, la création de trois relais nautiques à Amiens et Ailly-sur-Somme est en cours.©OTCOA – V.Decorte

Une série de crédits a aussi été votée par la collectivité pour créer des relais nautique. « On veut remettre les bateaux sur l’eau et développer le fluvial pour avoir un fleuve plus dynamique sur l’eau, explique Claire Blin. C’est un axe que l’on veut travailler rapidement sur Amiens, qui est la porte d’entrée du parcours idéal. On aimerait réfléchir à la création d’un port à Amiens puisque le seul port que l’on a, celui de Cappy, est modeste et surchargé ». Un relais est donc en cours de réalisation au port aval, pour le stationnement à l’année de trois bateaux et un autre, sur la rive opposée, face à l’Esiee pour le stationnement de bateaux de passage (trois pontons). Un autre relais est également en cours de réalisation à Ailly-sur-Somme, avec trois emplacements pour des bateaux à l’année.

Au carrefour de l’Europe

Sur le plan de l’hébergement, là aussi la tendance est à la diversification des services proposés. Deux tipis vont être placés au camping Le Parc des Cygnes à Amiens. « Ils sont censés être les premiers d’une longue série qui devrait arriver dès l’automne. Pour encore une fois diversifier les services et proposer aux touristes quelque chose d’inédit. »

À terme, le parcours idéal devrait apporter une large gamme de services à partir d’Amiens jusqu’à la côte et la baie de Somme. De quoi aussi placer la Somme au cœur de l’Europe touristique. La vallée de Somme se place en effet à l’interface entre deux véloroutes européennes. La baie de Somme est en effet sur le trajet de l’Eurovélo 4, la véloroute européenne qui relie Kiev, en Ukraine et à Roscoff, en Bretagne, et qui longe le littoral depuis Anvers. Et Amiens est sur le tracé de l’Eurovélo 3, qui relie la Norvège à St-Jacques-de-Compostelle, en Espagne.