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Janus France, une entreprise engagée

Depuis le début de la crise sanitaire, les entreprises s'inquiètent. Dans le BTP, Michel Meunier, dirigeant de Janus France, entreprise spécialisée dans la serrurerie, menuiserie et la vitrerie à Beauvais, appelle aux mesures « pondérées » tout en « prenant des mesures intelligentes » dans son secteur d'activité, en attendant le document unique de l'État.

Janus France, une entreprise engagée

Michel Meunier est à la tête de Janus France depuis 2013, qui compte onze salariés. Chef d’entreprise dans le secteur du BTP, il est actuellement en activité réduite – il assure encore les urgences – depuis fin mars suite aux mesures prises par l’État dans la lutte contre le Covid-19. Spécialisée dans la serrurerie, menuiserie et la vitrerie, son entreprise intervient essentiellement dans les bâtiments publics, ses clients étant notamment les bailleurs sociaux et les services publics. « Mon activité s’est arrêtée car nos clients ne veulent plus qu’on intervienne, explique le chef d’entreprise. Nous n’avons plus de commande et nos fournisseurs et fabricants sont à l’arrêt. » L’activité de Janus France est scindée en trois métiers, la fabrication, l’installation et les services dont la complémentarité en est la force.

Des interrogations

Face à cette situation, Michel Meunier appelle à l’intelligence des mesures. « Nous pouvons travailler dans le BTP, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Bien évidemment sur des chantiers où il y a plusieurs interventions en même temps avec différents corps de métiers, il faut les éviter, mais le BTP ce n’est pas que des gros chantiers, manifeste-t-il. Les chefs d’entreprise peuvent d’eux-même mesurer les risques et prendre les mesures sanitaires nécessaires. C’est notre métier. Des chantiers nécessitent un seul collaborateur, par exemple les peintres ou les maçons sur les chantiers des particuliers. De mon côté, mon entreprise intervient pour les urgences, je ne peux pas laisser un locataire avec une porte bloquée ou une vitre cassée. Je trouve que c’est une bêtise d’arrêter tous les chantiers. »

Pour lui, le chef d’entreprise à la tête sur les épaules et sait prendre soin de ses salariés ainsi que mesurer les risques. « C’est notre métier, précise-t-il. Et je me pose la question de la santé de mes salariés. Il y a eu une distanciation sociale et maintenant on arrête de travailler. Alors oui, il faut des mesures, je suis d’accord, mais les moyens ? Le télétravail, ok, mais les entreprises ont-elles les réseaux et le matériel ? Ont-elles une charte ? Quel outil pour le management ? » Pour lui, l’accompagnement des salariés est primordial. « Je prends des nouvelles de mes salariés pour créer une communauté. Je réponds à leurs questions. Les entreprises ont une responsabilité vis-à-vis des clients et des salariés. Et la suite ? Si les entreprises n’ont pas pris les mesures ? Il faut travailler pour la reprise sinon la situation va être terrible », constate-t-il. Pour l’heure, il attend le document unique de l’État pour reprendre son activité.

Une entreprise à mission

Michel Meunier a souhaité aller plus loin dans sa démarche de dirigeant. Depuis fin mars, son entreprise est devenue “entreprise à mission”. Elle n’a plus la seule finalité économique mais désormais elle en a une sociétale et environnementale. « En 2030, mon objectif est la neutralité carbone, explique-t-il. Nous sommes déjà engagés dans une démarche de tri des déchets, d’achat et d’utilisation de produits français et mon objectif est aussi de proposer à la vente des produits recyclés. Avec ce nouveau statut, nous passons à l’étape supérieure. »

Du côté de l’objectif social, Janus France s’implique dans la formation des jeunes. Depuis le 1er octobre 2019, un cursus de formation dans les domaines de la serrurerie, la vitrerie et de la menuiserie est proposé au CFA d’Agnetz, près de Clermont, « pour créer des compétences car il n’existe pas de diplôme dans ces secteurs d’activité », note Michel Meunier, qui reste un entrepreneur engagé.

Michel Meunier s’interroge sur les mesures de l’État.