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ENGAGER UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE

Experts et chefs d’entreprises sont venus partager leurs expériences.
Experts et chefs d’entreprises sont venus partager leurs expériences.

Fin novembre la Chambre de commerce et d’industrie Amiens-Picardie accueillait une conférence autour de la troisième révolution industrielle, ou Rev3 et les opportunités qu’elle peut représenter pour l’économie locale.

Experts et chefs d’entreprises sont venus partager leurs expériences.

Le modèle Rev3 est applicable à tous les secteurs et à tous les territoires. L’important est de faire ensemble, de se trouver des synergies communes mais aussi de décloisonner les univers. Il y a des opportunités économiques, de la valeur ajoutée et du business à créer avec Rev3 », affirme Louis-Philippe Blervacque, président de la commission Rev3 au sein de la CCI Hauts-de-France. Dé- veloppé depuis trois ans sur le versant nord de la région, le programme Rev3 est directement inspiré de la pensée de l’Américain Jérémy Rifkin qui mise sur une troisième révolution industrielle. Concrètement, Rev3 vise à faire émerger de nouveaux modèles économiques, vecteurs d’emplois, tout en préservant nos ressources.

RÉALISER DES ÉCONOMIES

« La suppression des quotas de sucre va bouleverser notre modèle. Les industriels doivent s’adapter. Nous avons donc engagé une réflexion sur les économies possibles. L’énergie étant notre 3e poste de dépense, nous avons opté pour un management de l’énergie et une certification ISO 50 001. C’est à la fois une optimisation des coûts du champs au client final mais également un levier de compétitivité », explique Martine Baldureaux, directrice du site Saint-Louis Sucre à Epeville. À ses côtés, Quentin Tabuteau, responsable Hygiène-santé sécurité, environnement qualité (HSEQ) au sein d’Ajinomoto partage la même expérience. « Nous fonctionnons en circuit continu avec un arrêt technique tous les trois ans uniquement. L’énergie [ndlr, vapeur et électricité] a toujours été l’un de nos plus gros postes de coûts. À partir de 2015 nous avons donc décidé de nous attaquer à ce problème », résume-t-il. Après une cartographie détaillée de l’usine et des améliorations possible, l’industriel, certifié lui aussi ISO 50 001 a décidé d’impliquer pleinement ses 320 salariés dans ce nouveau processus. En 2016, le site a réalisé 2% d’économie sur la vapeur et l’électricité, un premier pas significatif qui participe à insuffler une véritable « culture de l’énergie » à ses équipes.

BOOSTER L’ÉCONOMIE

Le temps presse selon tous les acteurs présents, si les dirigeants d’entreprises ont saisi l’ampleur et les implications des transitions numériques et environnementales pour leur activité, il est nécessaire d’aller plus loin. « Il faut aller au-delà de la rentabilité, il faut obliger, établir de nouvelles règles pour ne pas aller vers un effondrement de notre système », soutient Jean-Marc Jancovici, associé de Carbonne 4 et président de The Shift Project. Un avis à demi partagé par Marc Roquette, copilote du groupe de travail régional Énergies renouvelables de Rev3 et président du groupe Efficacité énergétique et industries, persuadé lui, que la régulation se fera au niveau européen et passera par une taxe énergétique. « Il faut qu’il y ait une vraie prise de conscience. Nous allons vers de nouveaux modèles, c’est un vrai challenge », prévient-il faisant écho à la position de Michel Derdevet, secrétaire général du groupe Enedis qui défend lui aussi un contrôle du marché orchestré par l’Europe.12