Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Son et lumière

Spectacle Valloires, l’abbaye lumière en ses jardins à Argoules

L’été dernier, 11 000 spectateurs ont assisté au spectacle confié au metteur en scène Bruno Seillier. Cette année, il est renouvelé à 80% et les jardins voisins sont associés. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir avec poésie l’histoire de ce monument unique.

Hommage à Thérèse papillon.
Hommage à Thérèse papillon.

La deuxième édition de "Valloires, l’abbaye en ses jardins" à Argoules emporte les spectateurs durant près d’une heure trente dès la tombée de la nuit jusqu’au 28 août. Depuis les jardins, où le spectacle démarre, l’unique abbaye cistercienne (MH) datant du XVIIIe siècle complète en France se montre lointaine mais déjà habillée de couleurs chaudes. Un rideau d’eau lève le voile sur ses origines remontant au XIIe siècle. Des surprises guident le public à travers les jardins (huit hectares) avant une halte devant le légendaire poirier. Planté en 1756, il est le plus vieux de France.

L’emblématique poirier planté en 1756.

Hommage émouvant à Thérèse Papillon

Le parcours se poursuit par une pause devant le portail de l’abbatiale. Place alors à la fondation de l’abbaye jusque l’abbatiale. Majestueuse, elle ouvre grand ses portes. L’intérieur est magnifié. Descente vers le cloitre, cœur battant du monument. Un hommage émouvant est rendu à l’infirmière exemplaire Thérèse Papillon, qui a fondé l’association de Valloires il y a tout juste 100 ans, pour y abriter préventorium, accueil des enfants, colonies de vacances…

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle avait caché des enfants juifs alors que les lieux étaient partagés avec des soldats allemands. Il est aussi rappelé que les lieux abritent toujours une activité médico-sociale. 150 enfants "en détresse" y vivent l’année. Et depuis un siècle, 25 000 ont été accueillis. Dans la cour d’honneur, musique et éclats de rire d’enfants achève la déambulation d’environ un kilomètre vers un avenir rayonnant…

Devant les portes de l’abbatiale.

L’association de Valloires - propriétaire de l’abbaye - et le syndicat mixte baie de Somme-Grand littoral picard (locataire des jardins appartenant à l’association) portent ce spectacle se montant à 486 000 euros. Ils sont notamment épaulés par le département de la Somme, la région, l‘agence Oxygen, la fondation du Crédit agricole, la communauté de communes Ponthieu-Marquenterre… Sans compter la centaine de bénévoles disponibles pour rendre le parcours possible. L’an dernier 11 000 spectateurs y avaient assisté. Les 20 000 sont espérés cette année.

Le plus grand spectacle nocturne au nord de Paris

Le plus grand spectacle nocturne au nord de Paris a pour chef d’orchestre un metteur en scène de renom en la personne de Bruno Seillier. Avant de donner vie aux jardins et à l’abbaye de Valloires, il a magnifié également le viaduc de Millau, le mont Saint-Michel, la tour Eiffel, la façade de Notre-Dame de Paris…

Il a fallu que l’association de Valloires insiste pour que, malgré un emploi du temps chargé, il accepte : « C’était une aventure assez folle, reconnaît Jérome de France, vice président. L’an dernier, il a réussi ce challenge en cinq mois. » 

« J’ai accepté car je suis tombé sur une association de passionnés, aux grandes qualités humaines, confie Bruno Seillier. La star, ce n’est pas moi. C’est l’abbaye. C’est elle la véritable scénographe. J’ai mis en place une espèce de dialogue pour apprendre à la connaître. J’espère attirer un public éloigné du patrimoine, l’encourager à découvrir l’abbaye lors du spectacle puis revenir en journée. » Il a aussi évoqué son cheminement créatif écartelé entre celui d’un « enfant de 7 ans émerveillé » et celui d’un « homme de 48 ans raisonnable ».

Final dans la cour d’honneur.

Pour information, l’association de Valloires, présidée par Bernard Peugniez, compte 300 salariés, qui prennent aussi soin de 400 personnes âgées à domicile. L’association compte 250 adhérents. Les bénévoles sont les bienvenus : « Les activités culturelles ne représentent que 5 % mais c’est ce que tout le monde voit, pointe Jérome de France. Notre objectif est de faire rayonner l’abbaye médiatiquement. » Le spectacle est réalisé au profit des œuvres sociales et patrimoniales de l’association de Valloires.