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Enseignement

Réforme des lycées professionnels : la ministre Carole Grandjean au lycée Édouard-Branly d'Amiens

Carole Grandjean, la ministre déléguée à l’Enseignement professionnel, était à Amiens le 18 septembre. Elle est venue constater le déploiement de sa réforme au lycée Édouard-Branly.

La ministre Carole Grandjean a eu l’occasion d’échanger avec des élèves, ainsi qu’avec une partie de l’équipe pédagogique. ©Aletheia Press/ B.Delabre
La ministre Carole Grandjean a eu l’occasion d’échanger avec des élèves, ainsi qu’avec une partie de l’équipe pédagogique. ©Aletheia Press/ B.Delabre

Quinze jours après la rentrée, une sorte de fébrilité règne au sein du lycée professionnel Édouard-Branly d’Amiens, ce lundi 18 septembre au matin. Toute l’équipe attend en effet la visite de Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la formation professionnels, venue constater la mise en place de la réforme de la voie professionnelle par apprentissage. Une réforme décidée en mai dernier et qu’il a fallu conduire tambour battant, pour la mettre en place dès la rentrée. « Pas de pression », rassure Carole Grandjean à Laurent Martinel le proviseur du lycée, dès son arrivée.

Pensée comme une boîte à outils, la réforme s’appuie toutefois sur trois grands objets qui seront mis en place dans l’ensemble des lycées professionnels de France. D’abord, la gratification des stages, qui vient valoriser de 50 à 100 euros chaque semaine de stage réalisée en entreprise. Un moyen pour les jeunes de couvrir quelques frais liés à leur présence en entreprise. Ensuite, le dispositif Ambition Emploi destiné à suivre et soutenir les jeunes diplômés. « Chaque jeune ayant obtenu un diplôme et sans solution professionnelle doit être rappelé par son établissement et accompagné », explique la ministre.

Créer du lien avec les entreprises

Enfin, chaque lycée verra s’installer un bureau des entreprises. « On sait que les jeunes ont souvent peu de réseaux professionnels », justifie Carole Grandjean. Le bureau des entreprises est là pour les aider à le créer, par des mises en relations, et par la découverte des métiers. Un bureau tenu au lycée Édouard-Branly par Élodie Heren, qui commence par débroussailler le fichier "Entreprises" du lycée. « Nous avons un portefeuille de plus de 2 000 entreprises avec lesquelles nous avons travaillé depuis plus de dix ans. Il faut s’assurer qu’elles existent encore, reprendre contact… Et aussi présenter les nouvelles installations et les nouvelles formations que nous dispensons au lycée. »

Métiers de la mode et du vêtement, du pilotage et de la maintenance des machines et de la transition numérique et énergétique. Le lycée forme à des métiers qui recrutent… « Après deux années post-Covid difficiles, les demandes d’apprentis sont en plein essor », témoigne Élodie Heren. Pourtant, si l’apprentissage est possible dès la première au lycée Branly, il reste numériquement peu important. Seuls sept apprentis comptent parmi les 362 élèves du lycée professionnel. Et 20 sont recensés au sein des BTS (parmi les 873 élèves du lycée général et technologique).

Carole Grandjean, aux côtés de Laurent Martinel, proviseur du lycée Édouard-Branly d’Amiens. ©Aletheia Press/ B.Delabre

Un milliard d’euros et 400 ETP

La réforme est là pour participer à faire évoluer les choses. Et elle est aussi là pour lutter contre l’échec scolaire. « On a trop de décrocheurs en lycées professionnels souvent à cause des fragilités scolaires qu’ils ont », pointe Carole Grandjean. L’accompagnement de ces "décrocheurs" est d’ailleurs aussi l’un des outils supplémentaires mis en place au lycée Édouard-Branly d’Amiens. « Des parcours de consolidation sont mis en place, soit sur les matières fondamentales (comme les maths et le français, ndlr) soit dans le domaine de la méthodologie, explique Laurent Martinel. Des solutions qui existaient déjà, mais qui sont renforcées par les moyens mis à notre disposition. »

Un milliard d’euros a été mis sur la table pour financer cette réforme, notamment pour financer les gratifications de stages et les dispositifs de lutte contre le décrochage. Aussi, Carole Grandjean rappelle qu’« un renfort d’enseignants a été mobilisé dès cette rentrée avec un maintien des effectifs », malgré une démographie plutôt défavorable. « Nous avons très peu de postes vacants dans la voie professionnelle en cette rentrée, affirme la ministre. Quatre-cents ETP supplémentaires ont été déployés vers les lycées professionnels à cette rentrée, pour renforcer les effectifs de conseillers principaux d’éducation, d’infirmiers, d’assistants sociaux… » 2,5 milliards d’euros devraient aussi prochainement être mobilisés, conjointement avec les Régions, pour financer des plateaux techniques et des formations d’enseignants, pour accompagner l’évolution des enseignements.