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Environnement

Maricourt : Cæterra, l’entreprise qui réinvente le compostage collectif

Après avoir testé leur modèle en micro-entreprise, Gautier Forgerit et Paul Marchisio, anciens étudiants de l’UTC, ont créé en novembre dernier Cæterra. L’entreprise installée à Maricourt (Somme) imagine, réalise, transporte et installe des jardins composteurs pour les entreprises et les collectivités.

(de g. à dr.) Paul Marchisio, Gautier Forgerit et Grégoire Tanière-Gillard. ©Aletheia Press/ D. La Phung
(de g. à dr.) Paul Marchisio, Gautier Forgerit et Grégoire Tanière-Gillard. ©Aletheia Press/ D. La Phung

« Lors de notre 3e année d’étude, nous avons été amenés avec Paul à monter un projet entrepreneurial. Nous nous sommes inspirés d’une ONG qui cultive des produits autour de points compostages pour imaginer notre propre solution », raconte Gautier Forgerit, co-fondateur de Cæterra. Avec Paul Marchisio, il élabore ainsi un premier jardin composteur. Autour d’une colonne de compostage, ils assemblent des bacs permettant de cultiver fruits, légumes ou fleurs. Un dispositif simple et autonome qui offre la possibilité à la fois de valoriser les biodéchets, mais aussi d’apporter aux éléments cultivés un important apport nutritif.

Si une fois diplômés les deux ingénieurs s’installent pour l’un à Paris et pour l’autre à Lille, l’idée du jardin composteur leur reste en tête. À tel point, qu’ils décident d’approfondir leur concept et de tester l’activité pendant un an et demi via une mini-entreprise. En novembre 2022, ils créent Cæterra et trouvent un atelier à Maricourt, point central des Hauts-de-France.

Des produits locaux et artisanaux

« Nous avons actuellement une capacité de production de 30 jardins composteurs par mois. Tous les matériaux utilisés sont locaux et le bois n’est pas traité. Nous utilisons un goudron norvégien pour empêcher la putréfaction », détaille Paul Marchisio. Un procédé naturel qui protège parfaitement le mobilier urbain. « Les premiers jardins composteurs ont aujourd’hui deux ans, ils sont impeccables. Nous en avons également installé dans la commune de Châtel [ndlr, Haute-Savoie] et ils ont résisté aux conditions climatiques locales. La commune nous a d’ailleurs passés une commande supplémentaire ! », souligne Gautier Forgerit.

Caeterra commercialise pour le moment trois modèles de composteur. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Actuellement, Cæterra propose trois modèles de jardins composteurs : un circulaire, un rectangulaire et un adapté. Un 4e devrait enrichir la gamme dès février. « Le fait que nos produits soient accessibles à tous est une donnée très importante pour nous : ils permettent de cultiver debout, ce qui peut être utile pour les seniors ou les personnes en situation de handicap », note Grégoire Tanière–Gillard, responsable marketing et communication.

Aller vers les entreprises et les collectivités

Si le compostage a le vent en poupe, l’absence d’extérieur, la peur des odeurs ou de la présence de nuisibles vient freiner la dynamique. Conçus pour éviter ces désagréments, Cætera insiste également sur le caractère collectif et ludique de l’outil. « En plus du transport et de l’installation du jardin composteur, nous proposons aussi un accompagnement pédagogique, notamment pour les écoles », détaille Paul Marchisio.

Cæterra, qui a noué des contacts avec les métropoles de Lyon, Rouen, Lille ou Paris mise également sur les entreprises pour se développer. « Installer un jardin composteur peut faire partie intégrante d’une démarche RSE », pointe le co-fondateur avant d’évoquer l’entrée en vigueur de la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec). Celle-ci prévoit qu’à partir du 1er janvier 2024, tous les particuliers disposent d’une solution de tri à la source pour les biodéchets. Une disposition qui devrait booster le compostage.