Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Le secrétaire d'État à l'écoute des bonnes pratiques

Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État en charge de la santé au travail a effectué un déplacement dans l’Aisne pour partager l’expérience de travail à distance menée au sein d’une PME du Soissonnais. Chez Wicona, spécialisée dans le domaine de la menuiserie métallique, les outils numériques nécessaires ont été mis en place pour permettre aux managers de rester connectés aux équipes mais aussi aux salariés de pouvoir échanger entre eux.

Temps d'échange avec la seule salariés présente dans les bureaux.
Temps d'échange avec la seule salariés présente dans les bureaux.

 

Le secrétaire d’État a visité l’entreprise implantée sur 18 000 m2 au Parc d’activités du Plateau.

« Le gouvernement met toutes ses forces pour lutter contre la pandémie et le télétravail est un moyen de lutte fondamental », a martelé Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État auprès du ministre du Travail, de l’emploi et de l’insertion chargé des retraites et de la santé au travail, lors de son déplacement dans le sud de l’Aisne. L’entreprise Wicona implantée au Parc d’activités du Plateau de Soissons, se distingue par une démarche exemplaire. Au sein de cette PME, appartenant au groupe norvégien Hydro, la réflexion autour de la pratique du travail à distance avait été engagée en 2019, a expliqué Michel Bafoil, directeur du site de Courmelles lors de la rencontre, sur la base « d’une personne par service » : « L’expérience a été évaluée et nous avons mené une enquête pour savoir si le personnel était intéressé par une ou deux journées de télétravail par semaine, nous avons avancé en partenariat avec les délégués syndicaux. L’accord a porté sur deux jours de télétravail par semaine. Le 1er confinement a servi de test grandeur nature, malheureusement ». Le coronavirus a donc agi de l’avis unanime des intervenants comme « un accélérateur » à la mise en place généralisée de la pratique.

Temps d’échange avec la seule salariée présente dans les bureaux.

Garder le lien

L’entreprise a imaginé une véritable organisation pour s’assurer que le fil soit maintenu avec l’entreprise mais également conserver le lien entre collègues afin de prévenir tout risque de désociabilisation. Thierry Gouix, directeur commercial France, ne l’a pas caché au secrétaire d’État qui l’interrogeait : « Je n’étais pas très favorable au télétravail et notamment pour le service clients. Au final même les commerciaux ont pratiqué le télétravail deux jours par semaine pendant la période Covid et nous avons continué après sur ce même modèle. On a enregistré une fatigue moindre, moins de voiture mais également moins d’avion et donc un impact également sur le bilan carbone ». Les échanges entre les managers et leurs équipes se sont poursuivis au moyen d’équipements numériques fournis par l’entreprise et parallèlement « les salariés ont pu parler entre eux ». « Le service relations humaines a été très actif », a souligné Rafael Fuertez, président Hydro France.
Les deux salariés invités à témoigner de leur expérience du télétravail ont confirmé « bien vivre » le travail à distance et profiter de « la pause café virtuelle » proposée à l’équipe chaque matin à 10h. Autre rendez-vous, hebdomadaire celui-là, que les collaborateurs peuvent partager, « l’humeur de la semaine », durant lequel ces derniers peuvent échanger librement, discuter « de tout et de rien ». Tant pour l’assistance commerciale que pour le responsable des services techniques, la journée de travail se déroule au domicile dans un espace aménagé, au rythme des horaires habituels. « Il est nécessaire de maintenir une organisation. Le travail ne doit pas se faire en discontinu, avec des séquences pas très bien balisées », a insisté Laurent Pietraszewski avant de souligner que le gouvernement se montrait attentif à l’ergonomie des postes de travail à domicile : chez Wicona, outre le matériel informatique, les salariés qui le souhaitaient ont été autorisés à disposer également de leur siège de bureau.


Le secrétaire d’État a souhaité partager les réflexions de l’équipe du Sisat du Sud de l’Aisne sur l’accompagnement apporté au quotidien.

Santé au travail : des salariés inquiets
La santé au travail c’est l’affaire de l’équipe du Service interprofessionnel de santé au Travail (Sisat) que le secrétaire d’État, Laurent Pietraszewski, a souhaité entendre sur les conséquences de la crise sanitaire dans le Sud de l’Aisne. Martin Cacheux, directeur du Sisat, Fabienne Vanbutsele, médecin du travail coordonnatrice et Philippe Sevrain, psychologue, ont présenté un bilan chiffré mais également « qualitatif » de leur activité au quotidien. Alors que le psychologue est appelé en temps ordinaire à intervenir majoritairement sur des « problèmes relationnels », ce dernier a noté une baisse de la demande qu’il attribue à la distanciation imposée. Le problème le plus “prégnant” identifié par le professionnel est actuellement « la peur pour son travail et surtout pour sa santé ». « Les problèmes relationnels ont été écrasés par les inquiétudes liées au virus, à la santé et à l’avenir professionnel ». Les équipes reçoivent actuellement de nombreux appels téléphoniques et Fabienne Vanbutsele pense que ce regain d’appels n’est que le début : « Nous supposons que le flux de travail au niveau psychologique va augmenter. »