Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Salon Tourissima

« L’économie touristique est devenue une économie digitale », Daniel Fasquelle, président du Comité régional du tourism…

Du 25 au 27 février, Tourissima, le salon du tourisme et des activités "nature", se déroule à Lille Grand Palais. Le maire du Touquet-Paris-Plage et conseiller régional délégué au Tourisme Daniel Fasquelle – il a succédé à Frédéric Leturque à la tête du Comité régional du tourisme et des congrès (CRTC) – revient sur les deux années Covid vécues par les professionnels du secteur et les actions menées par le Comité. Il dresse aussi les contours du tourisme de demain dans les Hauts-de-France.

« Les Hauts-de-France sont la deuxième région française pour la qualité de l’accueil selon une récente enquête », se félicite Daniel Fasquelle.
« Les Hauts-de-France sont la deuxième région française pour la qualité de l’accueil selon une récente enquête », se félicite Daniel Fasquelle.

Picardie La Gazette : Comment s’est comporté le tourisme régional pendant cette crise sanitaire ?

Daniel Fasquelle : Avant cette crise, le tourisme en Hauts-de-France représentait 24 millions de visiteurs, 14,1 millions de nuitées, dont 33% de nuitées étrangères, Royaume-Uni, puis Belgique et Pays-Bas. Le secteur était en croissance avec une progression constante, selon le bilan de l’Insee : +2% en 2017, +3,7% en 2018 et +7% en 2019, année record et sur le podium des trois plus fortes hausses nationales avec la Bretagne et la Normandie. Comme partout en France, la dynamique a été cassée.

La région a été d’autant plus impactée qu’il y a eu fermeture des frontières, donc chute de la fréquentation étrangère : -69% en 2020. Ceci dit, toujours d’après l’Insee, en 2020 la baisse de fréquentation en hôtellerie dans la région n’était que de 25% dans la région contre 34% en France. Il n’empêche, l’enquête de conjoncture du CRTC a montré que 56% des professionnels étaient satisfaits de leur activité lors l’été 2020, et 68% un an plus tard.

De quelle manière s’est adapté le Comité au cours de cette période ?

Dès mars 2020, au-delà du Plan de relance destiné à soutenir la fréquentation post-confinement, une campagne de 30 vidéos personnalisées, coproduites avec les territoires et les filières, a été réalisée pour un total de 15,5 millions de vues. En 2021, il y a aussi eu la création d’un agenda à destination des visiteurs et surtout des Nordistes, avec plus de 1 000 rendez-vous et idées de sortie de proximité. 

Dans le même temps, le CRTC s’est organisé pour connaître finement l’évolution de la demande : les nouveaux critères de choix, de satisfaction… Qu’attend aujourd’hui une famille avec de jeunes enfants ? Un couple urbain actif ? etc. Ces enquêtes ont été menées dès l’été 2020 sur le marché français et nos marchés européens prioritaires il y a quelques semaines.

Toujours en 2021, le CRTC a lancé un dispositif d’accompagnement marketing personnalisé des territoires et des filières touristiques pour faire évoluer l’offre en fonction de l’évolution des attentes des visiteurs des différents marchés. Plus de 200 offres ont vu le jour sur la plate-forme weekend-esprithautdefrance, et ça paye ! Les ventes de week-ends et le chiffre d’affaires généré n’ont cessé d’augmenter durant la crise, avec un record en 2021 : 19 500 ventes online et en direct pour un chiffre d’affaires de 4,6 millions d’euros.

Cette crise a-t-elle permis de développer une nouvelle forme de tourisme ?

Sans aucun doute ! Quatre tendances clés ont été amplifiées et accélérées avec la crise : l’attention à la santé, la redécouverte de la proximité, le besoin de nature et d’espace, la recherche d'un mieux-être global et la qualité du lien humain. Cette cinquième tendance est particulièrement importante dans le contexte de la crise sanitaire.

Avec la crise, le besoin de nature et d'espace s'est amplifié. (c)AdobeStock

De quoi se montrer optimiste pour 2022 ?

Raisonnablement bien sûr, mais je suis persuadé que dans ce contexte de concurrence, l’évolution de l’offre à partir d’une connaissance précise des nouvelles attentes des clients est un avantage concurrentiel. 

Elle sera de plus en plus mixte, en intégrant notamment, au cours d’un même séjour, des temps de ressourcement, des temps de contemplation ou encore des temps de découvertes partagées. Nous avons aussi constaté que la restauration est un élément important dans la réussite des séjours, tout comme les échanges avec la population et la préoccupation environnementale qui devient un critère de préférence entre deux établissements.

Si on considère ce qui précède, la région a de solides atouts ! Proximité géographique avec 22 millions de personnes à moins de trois heures de transport, de grands espaces de nature préservés, cette capacité à associer tourisme urbain et de nature dans un même séjour, et surtout des valeurs humaines et une ouverture naturelle des Nordistes pour séduire les visiteurs. Saviez-vous à ce sujet que les Hauts-de-France sont la deuxième région française pour la qualité de l’accueil selon une récente enquête Booking ?

D’une plus large manière, comment donner envie aux gens de venir dans les Hauts-de-France ?

Cela passe par le digital ! L’économie touristique est devenue une économie digitale : 81% des visiteurs organisent leur voyage depuis Internet, 60% des réservations se font sur téléphone portable et 60% des internautes réservent directement en ligne, alors que Facebook et Instagram sont très efficaces pour cibler de nouveaux publics… Le digital est le moyen le plus performant pour faire se rencontrer l’offre et la demande, et transformer le prospect en client. La preuve : en 2022, onze campagnes digitales sont programmées par le CRTC sur le marché français.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Allouard