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L’excellence picarde portée par les Investissements d’avenir

Le Programme investissements d’avenir a pour mission de développer les filières d’avenir, de renforcer l’innovation et la compétitivité des entreprises mais aussi des territoires. Forte d’un très bon positionnement en termes de recherche, la Picardie compte aujourd’hui 14 programmes labellisés.

Si les investissements d’avenir picards ont un ancrage scientifique, ils ont pour but de développer les filières clés de demain et donc porteuses d’emplois.
Si les investissements d’avenir picards ont un ancrage scientifique, ils ont pour but de développer les filières clés de demain et donc porteuses d’emplois.
Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif à assister à la pose de la première pierre du Biologis center, centre de développement et de démonstration de l’institut PIVERT.

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif à assister à la pose de la première pierre du Biologis center, centre de développement et de démonstration de l’institut PIVERT.

Lancé en juin 2010, le Grand emprunt devenu ensuite le Programme d’investissement d’avenir (PIA), vise à renforcer le savoir-faire français en matière d’innovation mais aussi à favoriser l’investissement pour relancer l’économie. Pour cela, cinq secteurs générateurs de croissance et d’emplois ont été retenus : l’enseignement supérieur, la recherche, l’industrie, le développement durable et le numérique. En Picardie, 14 projets ont été labellisés, portés par l’université Picardie Jules Verne (UPJV), l’Université technologique de Compiègne (UTC), le conseil régional de Picardie, l’État et même des partenaires industriels pour certains programmes. Pour l’ensemble de ces programmes 307,54 millions d’euros ont été mobilisés.
Région industrielle et agricole, la Picardie a su saisir les changements en préparation, puisque le conseil régional s’est engagé dès les années 1980 dans le développement des agro-ressources. « L’ensemble des acteurs était persuadé qu’une mutation technologique importante était en préparation, que l’industrie devrait s’adapter grâce à la recherche et que nous allions vers un épuisement des ressources », explique René Anger, directeur de cabinet de Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie.

Une stratégie de longue date

D.R.

Si les investissements d’avenir picards ont un ancrage scientifique, ils ont pour but de développer les filières clés de demain et donc porteuses d’emplois.

Dès lors, acteurs locaux, industriels et chercheurs sont mobilisés, donnant naissance dans les années 1990 au biopôle végétal, aujourd’hui Agro-transfert. Cet environnement de travail en réseau est une nouvelle fois récompensé en 2005 avec la labellisation du pôle de compétitivité Industries et agro-ressources. Un savoirfaire mis en avant lors de l’appel à projet des investissements d’avenir. « Le soutien et l’aide des acteurs locaux a permis la création de compétences, ce qui a ensuite rendu possible la construction de dossiers crédibles et parfaitement articulés entre l’ensemble des acteurs », confirme Bruno Bachimont, directeur à la recherche à l’UTC, une structure dont pratiquement l’ensemble des dossiers présentés, de la recherche amont jusqu’à l’application industrielle, ont intégré le PIA.
Si l’ensemble des programmes présentés étaient déjà arrivés à maturation, l’effet PIA a été non-négligeable comme le souligne Gilles Ravot, directeur général de la SAS PIVERT, une structure novatrice installée à Compiègne, qui valorise la biomasse oléagineuse (colza, tournesol) à des fins industrielles (chimie, cosmétique, alimentaire) : « C’est un atout certain, le fait d’être reconnu en tant qu’investissement d’avenir valide notre stratégie, donne un caractère d’excellence au projet et une forte visibilité ».

Rapprocher recherche et industrie
Outre la mise en place d’un réseau scientifique d’excellence, les choix stratégiques opérés en Picardie ont permis le rapprochement de la recherche et de l’industrie, et par ricochet des retombées économiques croissantes. Certains industriels comme Maguin ou Sofiprotéol jouent d’ailleurs aujourd’hui un rôle clé, comme pour l’institut PIVERT qui est entre autre financé par un consortium d’industriels : « Nous souhaitions mettre en place un écosystème original », commente Gilles Ravot. « Mais, si le club des industriels a accès de façon prioritaire aux recherches et au Biologis center, nous souhaitons néanmoins toucher les PME », ajoute-t-il. Une donne qui pourrait considérablement changer l’approche des entreprises sur certains marchés, même si les laboratoires n’ont pas vocation à devenir des bureaux d’études. « La recherche serait contreproductive si elle était uniquement destinée à l’industrie », souligne d’ailleurs Bruno Bachimont.
Cet été, Jean-Marc Ayrault a annoncé un second programme d’investissement d’avenir, une opportunité que souhaite saisir une nouvelle fois René Anger : « Certains projets pourraient prétendre à cette 2e phase de PIA. Pour le moment, le sujet est encore à l’étude. »