Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

CPME et CMA avancent leurs propositions pour la relance

Comment éviter une vague de faillites? Sans attendre le plan de relance du Gouvernement, la CPME et la CMA avancent de nombreuses propositions qui font la part belle aux mesures destinées à alléger la trésorerie des entreprises, mais aussi, à la priorité donnée au made in France, à la commande publique et au soutien de la demande.

La CPME et la CMA préconisent de privilégier le "Fabriqué en France.(C)AdobeStock
La CPME et la CMA préconisent de privilégier le "Fabriqué en France.(C)AdobeStock

 

À chacun sa relance… À la suite du Medef, ce sont la CPME et la CMA, qui représentent respectivement 150 000 entreprises, employant 3 millions de salariés, et 30 000 entreprises (près de 100 000 salariés), qui avancent leurs propositions, avec des préoccupations souvent communes. Éviter les défaillances, encourager la reprise, financer, faciliter l’investissement, l’emploi, ancrer l’activité dans les territoires, activer l’outil de la commande publique… Autant de thèmes pour lesquels chacune des deux organisations présente un ensemble nourri de propositions.

La CPME prône aussi plusieurs mesures destinées à encourager la consommation. C’est notamment le cas d’un “Chèque vacances en France” : abondé par l’État et distribué aux Français, il serait utilisable uniquement en 2020. D’autres mesures visent à détourner les ménages de leur épargne, par exemple en autorisant l’utilisation du plan épargne logement pour acheter des meubles made in France, ou encore, l’élargissement des avantages fiscaux pour les dons intergénérationnels – une mesure promue également par le Medef.

Mais l’essentiel des propositions de la CPME et de la CMA visent le soutien à l’appareil productif. Une partie d’entre elles concerne la prolongation et la transformation des mesures prises durant la crise, ainsi que l’allègement de charges diverses susceptibles de peser sur la trésorerie des entreprises. Pour éviter les défaillances, la CPME demande le maintien du dispositif de chômage partiel pour les entreprises les plus fragiles. De concert, les deux organisations s’inquiètent des potentielles difficultés de remboursement des Prêts garantis d’État (PGE). La CPME aimerait les voir transformés en quasi fonds propres, faisant des pouvoirs publics des actionnaires dormants des PME. La CMA, elle, propose de porter la durée maximale d’amortissement des PGE de cinq à dix ans, en maintenant des taux réduits et sans frais, tout en permettant un second prêt de trésorerie garanti par l’État. Les deux organisations se rejoignent aussi pour réclamer franchises fiscales et annulation de cotisations sociales pour les structures qui connaissent le plus de difficultés.

Miser immédiatement sur les marchés publics et le made in France  

Pour encourager l’emploi, CPME et CMA avancent également plusieurs propositions. L’une vise à parer à l’urgence, avec la mise en place d’un  titre spécial de paiement préfinancé, le “CESU déconfinement”. Proposé par la Confédération des PME, il est destiné à éviter le placement en activité partielle des parents dont les enfants ne peuvent aller à l’école. La CMA, elle, prône l’exonération de cotisations sociales patronales pendant deux ans,  à l’embauche d’un salarié.

Autre sujet sur lequel les deux organisations se rejoignent : la priorité donnée au soutien au  made in France et aux  filières locales. À ce sujet, la CPME propose la création d’un Crédit impôt production en France pour encourager le “Fabriqué en France”, sur le modèle du Crédit impôt recherche (CIR), mis en place pour attirer les centres de R&D dans l’Hexagone. Plus largement, elle appelle à favoriser « l’ancrage économique territorial, notamment via des « programmes d’investissements territorialisés, financés par un grand emprunt d’État auprès des Français ». Ils permettraient d’investir dans les réseaux et les  infrastructures. De son côté, la CMA préconise le soutien, au niveau régional, de la relocalisation des productions industrielles à haute valeur ajoutée ou stratégiques, en s’appuyant sur le secteur de l’artisanat producteur industriel.

Autre sujet, enfin, sur lequel les deux organisations focalisent leurs propositions : l’utilisation des marchés publics comme moteur de la croissance. À ce titre, la CMA revendique le déploiement d’une politique pour en favoriser l’accès aux artisans, ce qui devrait permettre la structuration de filières locales. Elle propose, par exemple, l’accompagnement des collectivités dans l’allotissement de leurs marchés publics et l’introduction de clauses favorisant les entreprises locales. La CPME elle, estime qu’il faut relancer « immédiatement » les marchés publics. Pour l’ensemble des consultations en cours, les marchés devraient être attribués et notifiés avant le début du mois de septembre, c’est à dire, avant le plan de relance du Gouvernement. Il faut agir rapidement « avec des mesures à durée limitée pour qu’il y ait un effet d’entraînement immédiat », expliquait François Asselin, président de la CPME, dans un entretien au quotidien économique Les Échos, le 4 juin dernier.