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Arkéotéka dévoile l’invisible

Cyrille Chaidron et Sébastien Lermenier travaillent sur un service de télédétection permettant de mettre à jour aussi bien des sites archéologiques que des réseaux enterrés ou des fuites d’eau.

Cyrille Chaidron et Sébastien Lermenier proposent avec Arkéotéka de rendre visible les installations souterraines
Cyrille Chaidron et Sébastien Lermenier proposent avec Arkéotéka de rendre visible les installations souterraines

(C)DLP Aletheia Press

« Il y a un an, en préparant un cours que je devais donner à la fac d’art portant sur nouvelles technologies et archéologie, je suis tombé sur des articles parlant de recherches de sites à l’aide de caméras thermiques. L’idée m’a tout de suite intéressé », raconte Cyrille Chaidron, archéologue amiénois et entrepreneur. Il prend alors contact avec Sébastien Lermenier, qui propose avec Altek un service d’expertise thermographique infrarouge et d’imagerie technique pour le bâtiment. À l’aide de drônes, ils imaginent un service de télédétection grâce à des relevés multi-spectraux. « Le feeling est passé tout de suite et nous avons rapidement effectué un test grandeur nature en accord avec Amiens Métropole sur la zone de Renancourt. Cela a été très instructif puisque la première fois nous n’avons rien vu », sourit-il. Le second essai s’avère plus fructueux et les deux entrepreneurs détectent un fossé archéologique, un ancien terrain de football mais aussi un impact d’obus.

De multiples applications

« En septembre 2018, nous avons envoyé une présentation rapide au programme d’open innovation BigUp For Start-Up et celle-ci a été retenue. Nous sommes donc allés pitcher devant le jury », détaille Cyrille Chaidron. Parmi les membres, des représentants de Suez se montrent particulièrement réceptifs au savoir-faire d’Arkéotéka. Outre la recherche de sites archéologiques, celui-ci peut s’avérer utile pour la détection de réseaux souterrains non répertoriés, de fuites d’eau ou de mines anti-personnel. « Nous n’avons rien inventé puisque nous utilisons des logiciels déjà existants, notre force c’est le protocole mis en place et l’expertise de chacun à savoir la prise d’images et l’analyse de celles-ci » poursuit Cyrille Chaidron. En juin dernier tout s’accélère lorsque les équipes de Suez sollicitent Akéotéka pour détecter une canalisation reliant un point de captage à une usine de production d’eau potable. Une mise en situation réussie qui a achevé de convaincre le groupe industriel. « Nous avons répondu à un appel d’offres avec Suez, nous attendons la réponse. Si elle s’avère positive, cela viendra valider notre modèle économique », souligne Cyrille Chaidron.

“notre force c’est le protocole mis en place et l’expertise de chacun”

Miser sur la R&D

Après un travail documentaire, Akéotéka s’attelle à la prise de vue avant de traiter les résultats et de livrer une analyse de ceux-ci. Un service clé en main de géo-référencement qui vient faciliter ensuite les interventions sur le terrain. « Il y a un réel intérêt économique mais aussi écologique, puisque cela peut permettre de protéger les ressources comme l’eau », souligne l’archéologue et chef d’entreprise qui souhaiterait aller plus loin dans les applications possibles et se consacrer à la recherche et développement. « En théorie nous savons qu’avec ce protocole nous pourrions détecter la pollution des sols. Il faudrait pouvoir tester tout cela »,conclut Cyrille Chaidron.