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Emploi

À Méaulte, l’industrie aéronautique cherche ses futurs collaborateurs

Ce 5 octobre, Pôle emploi Hauts-de-France, le cluster Altytud et Les entreprises s’engagent organisaient conjointement un job-dating suivi d’une conférence sur l’aviation durable.

Trois cents demandeurs d’emplois étaient attendus pour ce second job-dating. @Aletheia Press/ DLP
Trois cents demandeurs d’emplois étaient attendus pour ce second job-dating. @Aletheia Press/ DLP

« Nous avons de gros enjeux de recrutements, puisque nous avons une montée en cadence sur pratiquement tous les programmes. Pour atteindre nos objectifs, nous avons donc besoin de renforcer nos équipes », explique Thierry Masse, directeur du site Airbus Atlantic de Méaulte et président du Cluster Altytud. 

Après un premier job-dating réussi l’année dernière, Pôle emploi Hauts-de-France, le Cluster Altytud et Les entreprises s’engagent ont décidé de réitérer l’expérience dans les locaux d’IndustriLab, ce 5 octobre à Meaulte. Cette opération d’ampleur a rassemblé près de 300 demandeurs d’emploi et 35 industriels, agences d’intérim et centres de formation.

« Nous proposons des emplois à tous les niveaux de qualification mais aussi des formations aux demandeurs d’emploi sans qualification pour accéder à des postes de production », détaille Yves-Olivier Lenormand, chargé des relations institutionnelles d’Airbus Atlantic et membre du conseil d’orientation des Entreprises s’engagent. 

En 2022, les acteurs régionaux de l’aéronautique, de la défense et du spatial avaient estimé leurs besoins à 450 recrutements sur l’ensemble de l’année. Une nouvelle enquête a permis d’établir qu’entre le premier et le deuxième trimestre 2023, ce chiffre avait quasiment doublé. « Aujourd’hui, la seule difficulté pour l’aéronautique, c’est de trouver de nouveaux collaborateurs », observe Yves-Olivier Lenormand.

Attirer, former et recruter

Comme de nombreux secteurs d’activité, l'aéronautique doit redoubler d’efforts pour attirer des candidats, quitte à élargir ses critères de recrutement. « Nous n’avons jamais vécu une période comme celle-ci depuis les trente Glorieuses. Depuis trois ans, les entreprises recrutent massivement, ce qui a logiquement entraîné une baisse du chômage », explique Frédéric Danel, directeur régional de Pôle emploi Hauts-de-France. 

« Une grande partie des demandeurs d’emploi actuels est, de fait, éloignée du marché du travail. Il est donc nécessaire de prendre du temps pour les accompagner vers l’entreprise de façon progressive », ajoute-t-il. 

Pour cela, Pôle emploi, la Région et ses partenaires mettent en place des parcours personnalisés mêlant formation et activité. « Cela permet très rapidement à la personne de se retrouver en situation de travail », assure Frédéric Danel.

L’industrie aéronautique rassemble en Hauts-de-France quelque 2 300 salariés. @Aletheia Press/ DLP

S’ouvrir à de nouveaux profils

Autre levier pour attirer des collaborateurs, s’ouvrir à de nouveaux profils. « Nous sommes en train de modifier les parcours de formation pour que ceux qui viennent d’autres domaines puissent acquérir des bases solides pour entrer dans nos métiers qui restent assez spécifiques,confie Thierry Masse. Nous voyons des profils issus d’horizons très divers et qui se révèlent très intéressants pour accompagner la montée en puissance de la production », souligne-t-il. 

Mais le directeur du site Airbus Atlantic de Méaulte pressent que tous les acteurs vont devoir également tendre vers des niveaux de cadences jamais atteints pour au moins les trois années à venir.

Préparer l’avenir

Toute la filière travaille sur la décarbonation de l’aviation. @Aletheia Press/ DLP

« Nous savons qu’à l’horizon 2035 les avions auront considérablement changé, ce qui va entraîner une évolution des métiers et demander des compétences différentes », confie Thierry Masse, directeur du site Airbus Atlantic de Méaulte. Pour préparer cette transformation en profondeur, le Cluster Altytud mène actuellement, et pour un an, une étude prospective. « L’idée est de se projeter dans le futur pour anticiper les mutations du secteur avec des experts, des industriels, des laboratoires régionaux, nationaux mais aussi des acteurs comme le Groupement des industries françaises aéronautiques (Gifas) ou le Centre français de recherche aérospatiale (Onera) », confie Thierry Masse.