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Saint-Quentin veut valoriser son image

Présidente de l’Agglo de Saint-Quentin, Frédérique Macarez a fixé le cap pour faire de Saint-Quentin un territoire dynamique tourné vers l’avenir. Les atouts sont là, les investisseurs confirment leurs projets et ils sont nombreux.

Pour son premier mandat  la tête de l’Agglo du saint-quentinois, Frédérique Macarez impulse une dynamique sur de nombreux sujets, connectés les uns aux autres.
Pour son premier mandat  la tête de l’Agglo du saint-quentinois, Frédérique Macarez impulse une dynamique sur de nombreux sujets, connectés les uns aux autres.

Pionnière sur la filière robonumérique, l’Agglo du Saint-Quentinois organise depuis quelques années la convention d’affaire Robomeetings, avec pour cette édition de novembre 2020 un format entièrement digital.

Picardie la Gazette : En tant que nouvelle présidente de l’Agglo du Saint-Quentinois, quelle est votre stratégie de développement économique ?

Frédérique Macarez : Nous avons deux objectifs : vendre des terrains pour accueillir des entreprises et accompagner à la création d’entreprise. Mon souhait, comme celui de Christian Moiret, vice-président en charge des relations avec les entreprises, est d’aller aussi loin possible sur ces deux sujets. Nous avons une réflexion qui est menée sur le projet canal Seine-Nord. C’est un horizon intéressant pour le territoire. Nous allons travailler avec la Maison de l’emploi, les élus et les entreprises pour tirer partie de ce grand projet. D’autant que sur le plan touristique, la voie d’eau sera réinvestie sur le territoire. C’est intéressant, car au niveau départemental, les élus ont une volonté partagée de développement de la voie d’eau comme un atout touristique. À Saint-Quentin, nous avons des projets sur le vieux port ou bien encore sur des maisons éclusières appartenant à VNF.

L’Agglo du Saint-Quentinois s’est positionnée en pionnière sur la filière robonumérique. Où en est le territoire sur ce secteur ?

Cet écosystème fonctionne sur le territoire, nous voulons le voir prospérer à la fois dans la consolidation des entreprises industrielles, le développement des PME dans la sous-traitance et dans le travail sur les compétences et de l’emploi. Ce qui est intéressant avec cette démarche, c’est qu’elle est construite avec les acteurs économiques. Cela ne peut fonctionner que si les entreprises s’impliquent avec nous. Le club des entreprises robonumériques est un lieu important. Ce sont des entreprises qui parlent aux entreprises. C’est un club attractif qui attire des entreprises locales, régionales, voire nationales. Sur le plan des entreprises, nous avons six à sept intégrateurs qui représentent environs 200 emplois. Nous avons aussi de belles arrivées comme l’entreprise Coste SA, située dans le sud de la France, qui s’est implantée en 2016 et qui emploie aujourd’hui 30 salariés sur le site de Saint-Quentin. Du côté du numérique, nous avons de belles entreprises qui se développent comme Sylphéo, filiale de l’alliance Renault/ Nissan et Clarilog. L’arrivée d’Euratechnologie nous permet d’accompagner les projets de start-up. Le robonumérique s’adresse aux entreprises de toute taille, même à une entreprise artisanale. 

La ville de Saint-Quentin, dont vous êtes maire, possède un certain nombre de friches industrielles. Quelle est votre politique sur ce sujet ? Avez-vous des projets ?

Nous avons de beaux espaces, bien situés. Ce sont les points positifs. Par contre, il faut les dépolluer et les désamianter. Ajoutez à cela les fouilles archéologiques, Saint-Quentin est une ville ancienne et les vestiges sont nombreux. Un projet demande du temps, de l’argent et de l’énergie. Mais nous avançons, j’essaie de mobiliser des fonds, l’État doit accompagner les collectivité locales. Dans le cadre du plan de relance, il y aura normalement des aides sur la revalorisation des friches industrielles. À Saint-Quentin, il y a des projets publics et privés : par exemple, l’enseigne Lidl a investi sur deux friches et l’Office public de l’habitat de l’Aisne (Opal) va construire des logements sur l’ancienne friche Raspail, c’est un projet qui dure depuis 20 ans. Sur l’agglo aussi, il y a des projets de réhabilitation de friches.

Depuis plusieurs années, Saint-Quentin développe une filière universitaire. Quels seront les projets pour les années à venir ?

Le développement de l’université à Saint-Quentin sera l’un des points importants de notre mandat. Nous avons plusieurs projets menés conjointement. Par exemple, la création d’une antenne de l’IAE d’Amiens pour les jeunes en formation initiale et pour les professionnels. Ce sera la seule antenne dans l’Aisne, voire même au-delà, car, par exemple, il n’y a pas d’IAE à Reims. L’université Jules-Verne d’Amiens va transformer, en partie, l’Insset en école d’ingénieurs dans les années à venir. Nous voulons des formations bac+3 pour répondre aux demandes des entreprises locales et avons besoin de consolider l’image de notre ville sur l’enseignement supérieur. Actuellement, nous répondons à un appel à projet du Cnam sur la création d’une antenne, en collaboration avec la ville de Laon, pour répondre aux besoins locaux. Chaque ville a analysé ses besoins pour proposer les formations adéquates. 

Concernant le haut débit, est-ce que l’ensemble du territoire est connecté ?

On avance ! Nous sommes dans la dernière phase. Il y a eu une accélération ces derniers mois. Le sud du territoire est raccordé à 100%. Le nord du territoire est à 85% de logements connectés. Je parle de logement, car quand on veut s’installer sur le territoire, il est important d’avoir cette commodité. Ensuite, pour les entreprises, nous avons eu beaucoup de discussions avec Orange sur les offres tarifaires. Sur les zones industrielles, les entreprises ont accès à la fibre, mais les abonnements sont très élevés. Logiquement, une offre complète et accessible sera proposée dans les prochaines semaines aux entreprises.

“Il faut accompagner les investisseurs”

Avec un taux d’environ 12% de chômage, le territoire de Saint Quentin est mieux classée aujourd’hui qu’il y a sept ans. Quels sont vos axes pour continuer à faire baisser ce taux ?

Nous restons un territoire en difficulté sur le plan du chômage. Une dynamique a été lancée avant la crise sanitaire. Le bilan était positif. Le grand défi de demain, c’est la crise sanitaire. Il faut accompagner les investisseurs. Toutes les semaines, nous faisons le points avec Christian Moiret sur les projets en cours, dont les derniers ont tous été confirmés. Il faut que l’on continue à accueillir les entreprises.

Quels sont les atouts du territoire pour attirer les investisseurs ?

La vie est moins chère qu’ailleurs. Nous avons beaucoup de services à disposition, l’accessibilité est simple, une belle place de la gare, de l’Art déco et nous avons un cadre naturel exceptionnel avec le parc d’Isle situé au cœur de la ville. Nous faisons partie des villes à découvrir.