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Nicolas Fricoteaux : « L'action du conseil départemental est en grave danger »

Nicolas Fricoteaux : « L'action du conseil départemental est en grave danger »

Picardie la Gazette : Présentez-vous. (parcours, précédents mandats/ expériences professionnelles)
Nicolas Fricoteaux : Je suis né le 27 mai 1962. Je suis marié, j’ai 3 enfants. J’ai fait une carrière professionnelle au sein de l’Éducation nationale en tant que professeur d’EPS. J’habite Rozoy-sur-Serre depuis toujours.

J’ai été élu conseiller municipal de la ville en 1989. Puis, je suis devenu maire-adjoint en 1995 avant d’en devenir maire en 2001. Depuis 2008, je suis élu conseiller général. De 2010 à mars 2015, j’ai été le président du groupe des indépendants (divers droites et UDI) au Conseil général de l’Aisne. Je viens d’être élu dans le nouveau canton de Vervins, qui regroupe également La Capelle, en compagnie de Marie-Françoise Bertrand. Je viens d’être élu, jeudi 2 avril, président du Conseil général de l’Aisne.

P.L.G. : Quelles sont vos priorités pour ce mandat ?
N.F. : C’est de perpétuer l’action du conseil départemental qui est en grave danger face aux contraintes financières. Il faut fertiliser la fiscalité qui a fortement évolué lors de la précédente mandature. Nous souhaitons reconfigurer un certain nombre de politiques, vérifier qu’elles sont efficaces. Il va y avoir un large passage en revue des politiques territoriales propres à la collectivité. Nous souhaitons retrouver des marges de manœuvre.

Pour cela, nous devons faire une grosse évaluation des politiques mises en place. Il faut une bonne prise en charge de l’aide sociale qui a fortement évolué depuis 2008. Plusieurs services de proximité sont menacés.

La population de l’Aisne est plutôt modeste. Cette réflexion, nous allons la mener parallèlement au vote de la loi NOTRe. Donc état des lieux jusqu’au vote de la loi NOTRe, prise en compte du nouveau cadre pour reconfigurer les politiques à l’appui de cette nouvelle législation et après nous enclencherons une nouvelle phase pour pouvoir perpétuer l’action du conseil départemental.

P.L.G. : Quel regard portez-vous sur le tissu économique du département ? Comment l’améliorer ?
N.F. : L’amélioration du tissu économique est compliquée sachant que demain nous n’aurons pas du tout de marge de manœuvre et ce sur quoi nous allons intervenir n’est pas encore défini. Nous devons patienter jusqu’au mois de décembre avec la mise en place de la nouvelle grande région qui sera un de nos premiers partenaires. Les agriculteurs, le monde agricole, sont des partenaires économiques importants.

Il y a tout lieu que l’on se concentre sur cet acteur économique. Il sera aussi question de développer l’économie en milieu rural. Nous avons trop souffert de voir seulement des zones urbaines avoir des ambitions et être accompagnées financièrement.

Je suis un président rural. J’étais maire il y a quelques jours encore d’une commune de 1 200 habitants et je sais à quel point les habitants de ces bourgs, de cette ruralité, ont aussi besoin d’activité économique. Mais encore une fois, je déplore que le calendrier législatif et électoral contrarie l’action publique.

Nous allons déjà avoir à patienter jusqu’au mois de juin la feuille de route législative après l’adoption de la loi NOTRe mais il faudra attendre la fin décembre et que les nouveaux exécutifs régionaux se mettent en place et soient opérationnels c’est à dire au moins quatre à six mois supplémentaires pour que l’on puisse définir dans quel cadre les uns et les autres interviendront et que l’on puisse mettre en place ces politiques. C’est fort dommage. Reste à trouver maintenant les marges de manœuvre, c’est un sacré défi qui se pose à nous.