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Énergies

Le Pays de Laon reconnu comme "Territoire positif" et autonome en gaz vert

À l'occasion du salon Entreprises et territoires de Laon, l'agglomération du Pays de Laon a été distinguée par GRDF. Le diplôme "Territoire positif" a été remis à la collectivité afin d'y reconnaître l'essor des gaz verts sur ce territoire devenu 100% autonome en gaz renouvelable et local.

Éric Delhaye, président de l'agglomération du Pays de Laon, s'est vu remettre le diplôme "Territoire positif" par Bruno Waterlot, directeur territorial adjoint GRDF Hauts-de-France.
Éric Delhaye, président de l'agglomération du Pays de Laon, s'est vu remettre le diplôme "Territoire positif" par Bruno Waterlot, directeur territorial adjoint GRDF Hauts-de-France.

Pour l'agglomération du Pays de Laon, le résultat d'une démarche engagée il y a plusieurs années est en train de payer. La collectivité est lauréate de l'appel à projet national "Territoire positif, engagé gaz vert", lancé par GRDF. Bruno Waterlot, directeur territorial adjoint GRDF Hauts-de-France, a remis à Éric Delhaye, président de l'agglomération, le diplôme qui officialise l'essor des gaz verts dans le Laonnois.

« L'agglomération est quasiment auto-suffisante en gaz renouvelable grâce à l'implantation locale de cinq méthaniseurs agricoles sur le territoire à Laon, Athies, Vivaise, Chalandry et Missy-lès-Pierrepont, souligne Bruno Waterlot. C'est positif en plusieurs points : on importe moins d'énergie de l'extérieur sur ce territoire, on fabrique de l'énergie donc c'est du développement économique et de l'emploi à la clé, et on utilise du gaz largement décarboné fourni aux ménages et aux entreprises. »

La méthanisation très développée dans le Laonnois

Pour Éric Delhaye, maire de Laon, cette reconnaissance vient consacrer un travail entrepris depuis plusieurs années. « Nous avions un transporteur Caille, qui voulait passer sa flotte de camions au GNV mais avait besoin pour cela d'une station GNV et nous avons convaincu Total d'en installer une à Laon, rappelle-t-il. L'agglomération s'est aussi engagée à passer sa flotte de bus de transports urbains au GNV et à aller se fournir à cette station. Il y a eu l'installation de méthaniseurs privés mais nous faisons aussi notre part avec l'installation prochaine d'un méthaniseur à la station d'épuration qui va utiliser les boues de la station pour fabriquer du biogaz. » 

Il rappelle aussi que GRDF a accompagné la démarche en réalisant d'importants investissements pour mettre en place des kilomètres de canalisations supplémentaires et créer un poste à rebours permettant de comprimer le gaz et de l'exporter en dehors du territoire.

Chaufferie biomasse et réseau de chaleurs sont prévus

« Nous sommes devenus un territoire exportateur de gaz vert et nous produisons aujourd'hui plus de gaz que nos ménages n'en consomment, précise Éric Delhaye. C'est la même chose pour l'électricité verte avec le parc éolien de Samoussy donc nous sommes vraiment un territoire positif. » 

Le président rappelle par ailleurs qu'un projet de création de chaufferie biomasse et d'un réseau de chaleur, alimenté par les résidus de l'usine de production de lin de Barenton-Bugny, est en cours. Il permettra de chauffer deux quartiers de Laon, Champagne et Moulin-Roux. « C'est de l'économie circulaire et pour les agriculteurs du territoire, c'est une diversification d'activités et de recettes », appuie Éric Delhaye.

Si le Laonnois est donc un bon élève en matière de production de biogaz, il n'est pas encore récompensé de ses efforts au niveau du tarif puisqu'il paie son gaz au même prix qu'ailleurs. « Il est question en ce moment au niveau de l'État de créer un fond dédié à la transition énergétique, les décrets ne sont pas encore sortis, on ne sait pas à quelle hauteur ni comment il sera alimenté, précise Éric Delhaye, conscient de la problématique. L'idée du fond est d'aider les particuliers à réaliser des travaux de réhabilitation énergétique sur leurs logements donc il y aura là une forme de redistribution envers nos habitants. »

Bruno Waterlot, directeur territorial adjoint GRDF Hauts-de-France, explique que les acteurs du secteur « sont impatients quant à ces annonces de l'État alors que l'intendance a du mal à suivre pour le moment ». Il évoque aussi la création d'une certification de production biométhane qui va être imposée à tous les fournisseurs de gaz présents sur le marché français. « Ils vont tous devoir incorporer un partie de gaz vert dans le gaz fossile produit, dit-il. Cette part de gaz vert sera fixée par décret et sera amenée à augmenter. » Mais le prix de ces énergies pour les clients ne devrait pas s'orienter à la baisse dans les prochaines années. « On a plutôt tendance à penser aujourd'hui que les énergies vont devenir rares et donc qu'elles vont augmenter », précise Bruno Waterlot. Une énergie à prix élevé donc mais qui est produite localement à partir de biodéchets réutilisés.

Le prix a été remis à l'occasion du salon Entreprises et territoires qui s'est tenu au boulodrome de Laon, jeudi 19 octobre. Il réunit les acteurs économiques de l'agglomération laonnoise.