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La Capeb de l’Aisne sur le front pour aider les entreprises

C’est un des secteurs qui a été parmi les premiers à donner un coup d’arrêt brutal à son activité. Tous les chantiers de BTP ont été, dès l’annonce du confinement le 16 mars dernier, mis en stand by. Et dès le début de la crise sanitaire, les organisations patronales n’ont eu qu’un mot d’ordre : accompagner et protéger les entreprises. Illustration avec la Capeb de l’Aisne, José Faucheux, son président, revient pour Picardie La Gazette sur le déroulé des actions mises en place.

Objectifs premiers de la Capeb de l'Aisne et de son président : accompagner les entreprises et assurer leur sécurité.
Objectifs premiers de la Capeb de l'Aisne et de son président : accompagner les entreprises et assurer leur sécurité.

Picardie La Gazette : Quelles ont été les premières mesures prises par la Capeb de l’Aisne lorsque le confinement a été décrété ?

José Faucheux : Il était évident que nous devions participer à l’effort national et donner l’exemple. Nous avons immédiatement mis l’ensemble de nos effectifs en télétravail, en assurant une permanence téléphonique pour répondre aux interrogations de nos entreprises et les accompagner dans leurs démarches. Avec mon secrétaire général Carlos Martins, nous avons dû répondre la première semaine à 150 appels par jour. Avant même l’annonce du Président de la République le 16 mars, nous nous doutions que l’activité allait s’arrêter, et nous avions averti les entreprises dans ce sens, pour qu’elles ne lancent pas de nouveaux chantiers, mais mettent ceux en cours en sécurité ou les terminent pour pouvoir les facturer. Déjà à l’époque le mot d’ordre était d’être prudent et de se préparer. Certains clients ont de toute façon demandé l’arrêt des chantiers immédiatement, et les équipes préféraient elles aussi, pour leur sécurité, les stopper.

Que vous ont inspiré les propos de la ministre du Travail Muriel Pénicaud concernant la reprise de l’activité du BTP, très peu de temps après le début du confinement ?

Nous l’avons très mal vécu, et pris comme une insulte ! Quand l’on connaît la configuration des chantiers, la largeur d’un échafaudage, les charges lourdes à porter… Comment fait-on pour respecter les gestes barrières et la distanciation sociale ? Nous avons été à ce moment pris pour de la chair à canon… En tant que chefs d’entreprise responsables, nous avons donné des consignes : n’assurer que les travaux et les dépannages d’urgence et la mise en sécurité des chantiers.

Et lorsque le Guide de recommandations sanitaires a paru le 2 avril dernier, justement pour sécuriser l’activité, la profession a-t-elle été rassurée ?

On peut à mon sens faire deux lectures de ce Guide : une lecture institutionnelle – les entreprises du BTP ont un outil pour reprendre le travail – et une lecture de chef d’entreprise raisonné et raisonnable – qui n’a pas de gants, pas de masques, pas de gel hydroalcoolique, etc. Tant que l’ensemble de ces conditions ne sont pas réunies, impossible de reprendre l’activité. L’interprétation de ce Guide était beaucoup trop large. La Capeb a donc maintenu sa position de départ, message que j’ai diffusé lors d’une de mes interventions retransmises sur le Facebook de la Capeb Aisne : pas de reprise tant que nous ne sommes pas en sécurité. C’est une question de choix : la protection de la santé ou celle de l’économie. Nous, nous avons  choisi de protéger en priorité nos salariés, leurs familles, et nos clients. Mais je tiens à saluer le travail effectué dans les ministères concernant les aides et mesures prises pour les entreprises. Nous sommes également depuis le début très écoutés par la Région, et appuyés.

Quelles consignes avez-vous donné aux entreprises ?

Que le Guide ne devait pas nous détacher des obligations et des responsabilités des chefs d’entreprise, il ne faut pas oublier que l’entreprise est pénalement responsable. Nous avons également travaillé sur la mise à jour du document unique, l’élaboration de protocoles pour savoir ce qu’on peut faire ou non par rapport aux préconisations du Guide. Certaines entreprises ont pu au bout de 15 jours reprendre partiellement leur activité, avec des horaires aménagés, en équipe réduite, ou en n’assurant que la partie fabrication par exemple si elles ont un atelier. Avant de pouvoir reprendre dans de bonnes conditions, il fallait que les entreprises se préparent, physiquement et psychologiquement.

Entretien réalisé le 7 avril 2020.


Les Capeb et FFB axonaises et le Département ont noué un partenariat afin de permettre la reprise de nombreuses entreprises du BTP de l’Aisne : 100 000 masques ont été réservés par le Conseil département pour les entreprises et artisans du secteur. La Capeb et la FFB ont envoyé, dès lundi 20 avril, un bon de retrait à remplir aux entreprises. La demande de masques doit simplement être justifiée, en indiquant le type de chantier et sa commande effective ainsi que le nombre de salariés concernés. Les lots de masques FFP1 seront ensuite à retirer dans les points de retrait indiqués, sur présentation du bon validé par les organisations professionnelles. « (…) Il était important de permettre aux entreprises du BTP de pouvoir reprendre leur activité, dans les conditions de sécurité sanitaires nécessaires pour les salariés et mes clients », a indiqué Nicolas Fricoteaux, le président du Conseil départemental de l’Aisne, qui a pris cette initiative en collaboration avec l’Union des maires de l’Aisne.