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Crise sanitaire, la mobilisation régionale se poursuit

Le live Facebook du vendredi 27 mars ne visait qu’un seul objectif : répondre aux inquiétudes des entreprises, commerçants et artisans face à la crise du Covid-19. Le président de Région Xavier Bertand et le préfet de Région Michel Lalande étaient "entourés" de l’ensemble des acteurs économiques et politiques des Hauts-de-France afin de préciser les dispositions et mesures prises pour sauver l’économie.

"Nous avons besoin de savoir si ce que nous avons mis en place fonctionne", a expliqué lors du live le président de région Xavier Bertrand (image d'archive)
"Nous avons besoin de savoir si ce que nous avons mis en place fonctionne", a expliqué lors du live le président de région Xavier Bertrand (image d'archive)

« L’enjeu aujourd’hui c’est de répondre à vos questions de façon très pratique et concrète, a commencé Xavier Bertrand, au regard des nouvelles décisions prises au niveau européen et gouvernemental, avec notamment le Prêt garantie par l’État. L’objet de cette réunion, c’est de réunir la macro et la micro économie. Nous avons besoin de savoir si ce que nous avons mis en place fonctionne. » Région et préfecture avancent main dans la main pour aider les entreprises des Hauts-de-France, avec comme priorité le versement des salaires, et la volonté de leur faire traverser au mieux cette épreuve. « Nous avons identifié encore quelques trous dans la raquette dans les dispositif existants, notamment la question de la franchise de deux mois pour les différents prêts. Nous devons également absolument trouver des solutions pour les entreprises qui étaient en plan de continuation, de sauvegarde ou en redressement judiciaire, il ne faut pas qu’elles chutent avec cette crise », a poursuivi Xavier Bertrand. Le préfet Michel Lalande l’a rejoint dans ses propos : « Ce qui nous réunit d’abord, c’est l’unité nationale et la volonté de passer ces temps difficiles. Ce que j’observe, c’est que nous ne perdons pas de temps, l’ensemble des services de l’État est mobilisé autour d’un seul point : faire en sorte que toutes les aides possibles et mobilisables s’inscrivent dans un circuit court. Le combat de la paye du 31 mars est celui que nous avons à livrer dans les prochaines heures. »
Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France a lui mis en exergue les premiers résultats de l’étude menée par la Chambre de commerce et d’industrie régionale, à laquelle 3 000 entreprises ont répondu : 99% des entreprises sont impactées, 79% sont fermées, 81% ont fait appel au chômage partiel et 49% rencontrent déjà des problèmes de trésorerie. « Celles qui ont sollicité les banques et les aides de l’État se disent plutôt satisfaites du traitement de leur demande, à 80%, a complété Philippe Hourdain. Nous devons renforcer notre communication : les chefs d’entreprise rencontrent des difficultés majeures, d’une soudaineté et d’une violence inouïe, il faut s’adapter à cette violence. Il y a beaucoup de dispositifs d’aides et les dirigeants ne savent pas forcément vers quel organisme se tourner. »

“Il faut sauver l’outil de travail et assurer la maintenance de la France”

Questions de fond
Parmi les questions posées par les internautes : le délai de déblocage du Fonds de 1er secours, interrogation à laquelle a répondu Xavier Bertrand : « Une ordonnance du Gouvernement autorise les Régions à verser les subventions et les aides sans avoir à réunir nos instances. Nous allons pouvoir engager les crédits sur les premiers dossiers dès la semaine prochaine [ndlr, la semaine du 30 mars]. Il faut aussi savoir que les délais d’instruction sont très rapides et que les tribunaux de commerce continuent à régler les dossiers, par téléphone. »
Beaucoup de travailleurs indépendants, qui pour nombre d’entre eux ne touchent plus un centime de chiffre d’affaires depuis le début du confinement, ont souhaité des précisions sur la nature des aides auxquelles ils pouvaient prétendre. « Ils vont pouvoir bénéficier du Fonds de solidarité, 1 500 euros maximum dans un premier temps, avec un Fonds de solidarité bis pour les entreprises en quasi faillite, abondé notamment par les collectivités », a expliqué Christophe Coudert, responsable du pôle Entreprises, emploi, économie à la Direccte Hauts-de-France. « Ce Fonds concerne les petites et micro entreprises au chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros et au bénéfice ne dépassant pas les 600 000 euros », a complété Franck Mordacq, directeur régional des Finances publiques. La procédure, centralisée pour plus de rapidité, s’effectue depuis le 1er avril sur www.impot.gouv.fr. « Dans un premier temps, il était prévu de se référer au mois de mars 2019, je pense qu’on va plutôt se baser sur une moyenne de l’année 2019, sur un mois », a précisé Alain Griset, président de la CMA Hauts-de-France. Bertrand Fontaine, directeur régional Bpifrance a de son côté apporté des précisions que le devenir des entreprises en redressement ou en plan de continuation : « Les PGE permet notamment de couvrir ces entreprises qui ont respecté et validé ce plan de continuation, elles y sont donc éligibles. »
Certaines mesures ont vocation à évoluer : pour les secteurs les plus en difficulté – c’est le cas de la restauration – des plans plus spécifiques vont certainement voir le jour. Des discussions ont eu lieu entre les organisations professionnelles et la CMA pour une reprise de l’activité, en sécurisant les salariés, « mais nous n’en sommes pas encore à ce stade », a noté Alain Griset. Comme l’a rappelé Hubert Tondeur, président de l’ordre régional des experts-comptables : « L’ensemble de ces aides est ouvert à tous les secteurs d’activités et tous les modes d’exercice, il faut rassurer les entrepreneurs, personne ne sera laissé de côté. »
Une des questions de fond pour les intervenants : comment concilier confinement et activité économique ? « S’il est des activités interdites, les autres sont autorisées, avec les mesures de sécurité adéquates et la mise en place de nouveaux process. Si on veut que la France vive et se relève, il faut absolument que les services publics et les entreprises se préparent à cette reprise, se mettent en mode travail. Il faut sauver l’outil de travail et assurer la maintenance de la France », a expliqué Michel Lalande. Si le paiement des salaires est une priorité, celui des fournisseurs l’est également, pour « éviter que la machine ne se grippe », a indiqué Philippe Hourdain. Dans le même esprit, le préfet a de son côté envoyé une instruction à l’ensemble des ordonnateurs publics de la région pour qu’ils accélèrent le paiement des factures.