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Savoir-faire

Avec Confections Voyageuses, Sophie Demey sensibilise à une couture éthique

Très jeune, c’est sur les genoux de sa grand-mère que Sophie Demey a appris la couture. Aujourd’hui, cette passion s'est développée et, après dix ans de réflexion, la jeune femme vient de lancer sa micro-entreprise de création de vêtements à Papleux (Aisne), nommée Confections Voyageuses. Portrait.

Sophie Demey confectionne ses vêtements de A à Z, du patron jusqu’aux finitions. ©Aletheia Press/ L.Péron
Sophie Demey confectionne ses vêtements de A à Z, du patron jusqu’aux finitions. ©Aletheia Press/ L.Péron

Ce projet de micro-entreprise, Sophie Demey y pense depuis une dizaine d’années. « J’ai toujours su au fond de moi que j’allais me lancer dans la création de vêtements, mais je ne voulais pas faire n’importe quoi. J’ai pris le temps de réfléchir à l’image que je voulais donner à ma marque », confie la jeune entrepreneuse. Finalement, Confections Voyageuses se veut être une marque éthique. « Je veux aller à contre-courant des grandes marques de prêt-à-porter qui produisent en grande quantité, avec des tissus de mauvaises qualités et/ ou colorés avec des produits chimiques », assure Sophie Demey.

Des matières premières naturelles

Ainsi, ses premières réflexions se sont portées sur le choix des tissus. « J’ai décidé de ne travailler que des matières naturelles comme le lin, la laine, le chanvre et le coton GOTS [Global Organic Textile Standard, label certifiant des conditions de travail dignes, le respect de l'environnement, et que le produit n'atteint pas la santé de ceux portant le vêtement]. Si j’utilise des tissus de couleurs ou à motifs, c’est qu’ils ont été colorés ou imprimés grâce à des colorants végétaux », affirme la couturière. La jeune femme n’hésite pas à utiliser également du tissu de seconde main ou à prendre des vêtements usagés pour les transformer en une nouvelle pièce (surcyclage).

Et pour se fournir, Sophie Demey tente au maximum de passer des partenariats avec des artisans français. La laine, par exemple, provient d’Ardèche. Mais certaines matières ne sont pas encore produites en France. « Pour le coton, je me fournis en Inde. Deux fois par an, nous réalisons une commande groupée avec les Couturières de France. En amont, je dois bien réfléchir à ce que je souhaite produire dans l’année pour commander exactement ce qu’il me faut. Si je n’ai plus de coton, je fais sans, ce n’ai pas dramatique »,explique la fondatrice de Confections Voyageuses.

Éviter la surproduction

Quant à la fabrication de ses pièces, là aussi, la couturière a pensé à tout. « Je vais réaliser des collections capsules. C’est-à-dire que je vais par exemple patronner une combinaison, un tailleur et un haut et uniquement cinq pièces de chaque seront disponibles à la vente », détaille Sophie Demey. L’idée ici, est d’éviter la surproduction. La jeune entrepreneuse réfléchit même à un système de pré-commande. En plus de ces collections capsules, Sophie Demey propose aussi un service de retouche et de créations sur-mesure.

La jeune femme a également fait le choix de ne pas avoir de boutique. Pour vendre ses vêtements et se faire connaître auprès de ses clients, elle se rend sur les marchés locaux. « Je vais dire que j’essaye d’être sur les marchés qui sont au maximum à 30 kilomètres aux alentours de Papleux », indique Sophie Demey.

Sophie Demey ne dispose pas de boutique mais vend ses créations sur les marchés locaux.

La couveuse pour lancer son activité sereinement

Pour se lancer, la jeune entrepreneuse s’est inscrite en couveuse. Elle fait partie de À petits pas à Sains-du-Nord. « En étant inscrite en couveuse, cela me permet d’utiliser leur numéro de Siret et de tester mon activité avant de me lancer par moi-même. Je peux y rester trois ans, mais le but est qu’au bout d’un an, je vole de mes propres ailes », éclaircit la créatrice de vêtements. Une sécurité supplémentaire qui a poussé la fondatrice de Confections Voyageuse à sauter le pas. « À la couveuse, des conseillers nous aident aussi à gérer la comptabilité, à faire des factures… c’est important d’être soutenu quand on se lance dans l’entrepreneuriat pour la première fois », conclut Sophie Demey.