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Restauration

Thierry Marx invité de l’Umih 80 à Saint-Valery-sur-Somme

L'Umih 80, qui compte 400 adhérents dans la Somme a tenu début novembre son Assemblée générale à Saint-Valery-sur-Somme. Le syndicat a pu compter sur la présence de son président confédéralThierry Marx. Alors que la période pourrait sembler trouble, il a remotivé ses troupes.

Thierry Marx a fait preuve de bienveillante et de pédagogie.
Thierry Marx a fait preuve de bienveillante et de pédagogie.

« Cafés, hôtels, restaurants connaissent des difficultés économiques », confié quelques minutes avant Bruno Asnar, le président de l’Umih 80. Hausses des matières premières, de l’énergie, de la masse salariale, difficultés à recruter (200 000 postes à pourvoir au niveau national), Prêts garantis par l’État à rembourser sans avoir obtenu d’échelonnement, sur fond d’inflation et de guerres qui minent le moral des clients… la période est compliquée. D’autant que des chantiers importants attendent la profession comme la revalorisation des métiers, le travail de produits toujours plus qualiteux via notamment les circuits courts tout en contrôlant les coûts, la valorisation des biodéchets ou l’importance du numérique mais il faut rester « en avant, calme et droit », comme a pointé, en reprenant la célèbre citation du général L’hotte, Thierry Marx, le président confédéral de l’Umih.

Bruno Asnar, président de l'Umih 80.

« S’il est là, c’est qu’on fait les choses bien. C’est quand même le boss », a commenté Bruno Asnar. « C’est important de se déplacer en France voir les confrères et les consœurs qui sont au quotidien dans leurs établissements », a assuré pour sa part Thierry Marx. 

Lors de son discours, il a prôné notamment pour un renforcement de l’UMIH. Il ambitionne de passer de 35 000 à plus de 85 000 adhérents pour pouvoir faire face à des groupes qui n’ont pas de visage, comme les Google et autres, qui via des plateformes se rémunèrent en pourcentage (entre 5 et 8%) pour offrir une meilleure visibilité à certains établissements : « Il faudra aller au contact de ces grandes plateformes qui ont droit de vie ou de mort sur les entreprises », prévoit-il.

Lors d’une table ronde sur la "Performance professionnelle : le levier d’un épanouissement professionnel", il a pu écouter les discours passionnés de Pierre et Léna, vainqueurs du concours gastronomique des apprentis picards, d’Antonin Boidin, Meilleur apprenti de France et qui a rejoint un des restaurants de Thierry Marx, et de Jérémy Stravius champion olympique de natation, qui cogère un café à Amiens.

S’adressant aux trois jeunes, il les a rassurés avec bienveillance et pédagogie : « Faites confiance à ceux qui vous forment et ça se passera bien. Ce qui m’anime au quotidien, c’est de projeter les choses. Il est essentiel de se remobiliser pour le projet suivant, de se remettre en verticalité et de regarder au dessus de la ligne d’horizon pour toucher l’objectif. Il faut aussi trouver la force et l’énergie tout en étant bienveillant avec soi même et les autres, transmettre sa passion comme je le fais avec Antonin. »

« Le client est notre juge de paix »

Reprenant son bâton de pèlerin de président de l’Umih, il a dénoncé l’ubérisation violente du secteur via le recours à des auto-entrepreneurs et se demande si cela est légal. Pour Thierry Marx, il va falloir que la profession anticipe dans tous les domaines : « Si on ne réagit pas, on va subir », a t-il prévenu. 

Pour lui, il ne fait aucun doute que l’énergie et l’eau vont devenir les ingrédients les plus couteux dans les établissements : « La période délicate que nous vivons va encore durer quelques années. On ne retrouvera pas les prix d’avant », prévoit-il. 40 % des restaurateurs et 35% des hébergeurs seraient sur la côte d’alerte, d’après ce qu’il a pu apprendre auprès de la Banque de France.

Alors que les français plébiscitent l’Hegaxone pour leurs vacances, il a rappelé que le tourisme représentait 7 % du PIB de la France et gros point positif : « Nous avons un tourisme vert, décarboné qui arrive. La saison durera entre mars et novembre. » 

Il se félicite du travail mené avec le Gouvernement pour aboutir à des garanties de clarté et de transparence du label Fait maison : « Le client a besoin d’être rassuré sur son acte d’achat, informe-t-il. On doit lui dire que sa dépense sera à la hauteur de ce qu’il attend. Le client est notre juge de paix. »

Le client a besoin d’être rassuré sur son acte d’achat, a rappelé Thierry Marx.

Toujours lors de la table ronde, il a évoqué la difficulté pour les saisonniers de trouver des logements et un procès engagé contre Airbnb qu’il a bon espoir de gagner. À la suite une deuxième table ronde ayant pour thème : "Tourismons local", Bastien Rosa de l’Ademe a évoqué les accompagnement et les aides dont les entreprises peuvent bénéficier dans divers domaines : meubles froids, protection des ouvrants, baisse de la consommation d’eau… 

Anne Prévost Ibo a elle présenté la plate-forme Approlocal, qui s’appuie sur les produits locaux et les circuits courts. Xavier Sek, producteur de fruits rouges à Epaumesnil a pointé de son côté ses soucis de coût de logistique face à des commandes en petits volumes et une production qui n’est pas encore assez importante pour collaborer avec les restaurateurs.

« Frigos connectés, colis… On peut trouver des solutions », a répondu Thierry Marx. Quant à Pierre-Yves Hurtevent, directeur de l’office de tourisme d’Amiens, et à François Bergez, directeur de Somme Tourisme, ils ont présenté de nouveaux concepts d’offres personnalisées pour les touristes car ils ont des envies et des besoins différents, à l’image de ceux qui voyagent en train ou possèdent un chien.