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Événement

Exposition éphémère Transition à Abbeville : le street art a rencontré son public

Ouverte depuis le 19 mai au cœur du quartier Soleil Levant, l’exposition éphémère Transition fermera ses portes le 29 août prochain. Elle a déjà rassemblé plus de 15 000 visiteurs, issus du territoire mais aussi du Nord, de l’Île-de-France et même du sud de l’Hexagone.

La visite de l'exposition est gratuite. Elle se fait uniquement sur réservation. ©Aletheia Press/ DLP
La visite de l'exposition est gratuite. Elle se fait uniquement sur réservation. ©Aletheia Press/ DLP

« Lorsque j’ai pris connaissance du projet de rénovation urbaine j’ai immédiatement pensé à la Tour 13 à Paris, une exposition éphémère dans un immeuble voué à la destruction qui a rassemblé des street artistes du monde entier. J’ai eu envie de monter quelque chose de similaire ici », explique Yann Colignon, fondateur du 80100 Skatepark à Abbeville. 

Séduit par l’idée, le bailleur social Baie de Somme Habitat a tout de suite adhéré au projet et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine donné (Anru) son accord pour décaler le lancement du chantier qui a pour ambition de remodeler entièrement les zones Soleil Levant et Bouleaux-Platanes, quartiers identifiés comme étant les 5es plus pauvres de France. 

Un alignement des planètes qui a rapidement permis à 80 street artistes issus d’horizons très différents de prendre possession du 1, rue des Tilleuls, un immeuble vidé de ses occupants et voué à la destruction. L'exposition Transition était née.

Un projet qui fédère 

« Nous avons franchi le cap des 15 000 visiteurs en dehors des événements et des scolaires. Ils sont essentiellement issus du département mais beaucoup viennent de la région parisienne, de Normandie et du Nord, détaille Yann Colignon. Nous savions que ce genre d’exposition génère un tourisme dédié, nous avons bénéficier d’un beau relais médiatique dans des revues spécialisées mais aussi au-delà. Les réseaux sociaux et la presse traditionnelle, comme Télématin a permis de toucher d’autres personnes. Nous avons même eu des visiteurs de Toulouse et de Menton ! », se réjouit-il.

80 artistes, dont Scaf-Oner ont participé à l’initiative. ©Aletheia Press/ DLP

Une initiative qui également su séduire institutions et acteurs économiques qui ont à leur tour sollicité Yann Colignon. « La médiation auprès des scolaires à très bien fonctionné et nous avons programmé de nouvelles actions à partir de septembre. Nous avons aussi travaillé avec des collectivités comme Amiens Métropole sur le festival IC.ON.IC ou des entreprises comme Decayeux, la Manufacture abbevilloise ou encore Affinor », résume celui qui sert d’interface entre les demandes et les street artistes.

Le projet, qui a rassemblé de jeunes artistes mais également des grands noms du street art a aussi permis de mettre en lumière un quartier et des habitants éloignés des lieux de culture. « Ils se sont vraiment emparés du projet, ils en sont fiers », se félicite Yann Colignon.

Une manne pour le tourisme 

S’il est encore difficile de mesurer l’impact de Transition en terme touristique, l’office de tourisme d’Abbeville a immédiatement saisi les enjeux que représentaient une telle exposition. 

« En visitant les lieux nous avons compris que cela allait attirer une clientèle différente qui n’avait pas l’habitude de venir ici », note Aurélie Delhaye, directrice de l’office de tourisme de la Baie de Somme. 

En plus d’une campagne d’affichage sur le littoral, la mise à disposition sur les lieux d’une documentation touristique complète ou l’accueil de médias grand public, la structure a été chargée de l’information aux visiteurs en amont de leur venue.

Transition fermera ses portes le 29 août. © Aletheia Press/ DLP

« Cela permet aussi d’inciter les voyageurs à découvrir Abbeville et la baie de Somme. C’est un vecteur intéressant sur la consommation, notamment chez les restaurateurs », ajoute Aurélie Delhaye qui souligne l’aspect humain d’une initiative comme Transition. 

« Il y a eu un réel engouement local, cela a touché le cœur des habitants. C’est très intéressant de faire venir des visiteurs dans des quartiers qui ne sont au départ pas des destinations touristiques. Cela nous a aussi permis d’avoir un autre regard sur Abbeville avec des retours très positifs », assure-t-elle.