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Baie de Somme : un été meilleur mais un bilan incertain

Les deux mois d’été ont été profitables aux professionnels. Les vacanciers sont là mais pour beaucoup cela ne comblera pas les pertes du printemps. Pire, ils craignent la rentrée…

Les touristes sont présents au Crotoy.
Les touristes sont présents au Crotoy.

Comme chaque année, c’est Fort-Mahon qui se frotte les mains. Avec pour atout sa belle plage de sable fin, la station balnéaire attire de plus en plus les vacanciers et les locaux qui n’avaient qu’une envie cet été : respirer au grand air et lézarder au soleil après de longues semaines de confinement. « Nous sommes dans nos chiffres et largement, confie Thierry Vergne, le gérant du restaurant l’Hippocampe de Fort-Mahon, qui a dû, avec les gestes barrières et la distanciation sociale, réduire sa capacité de 30% même s’il a pu développer sa terrasse. Les gens se lâchent notamment les personnes âgées qui n’ont pas pu partir avant. Il y a beaucoup de camping-caristes, de propriétaires qui occupent leurs locations… Nous avons aussi bien travaillé en juin. On ne rattrapera pas ce qu’on a perdu. Nous avons surtout peur pour la rentrée. S’ils bloquent des régions à cause du virus qui redémarre… De ce fait, je ne garde que douze salariés sur 20 pour le moment pour septembre. »

À Quend, l’Asinerie du Marquenterre, qui sur deux hectares propose la découverte des ânes, et de nombreux autres animaux en liberté, a battu tous ses records. « Le mois de juillet a été excellent, assure Christophe Lebrun, le gérant. Nous avons reçu beaucoup de Français en famille. Des activités en extérieur, cela rassure. Août a été moins bon car la canicule ce n’est pas pour nous mais pour la plage. Nous avons reçu tous nos clients habituels qui n’avaient pas pu venir avant mais aussi des nouveaux. Cette année, nous resterons peut-être ouverts après le 15 septembre pour essayer de rattraper le manque du printemps. Nous espérons arriver à l’équilibre grâce notamment aux mesures de chômage partiel prises par le Gouvernement. »

Les mythiques falaises d’Ault.

Au Crotoy, Freddy Vast, le gérant du restaurant Le p’tit ridin, court après le temps : « Il y a des clients mais on manque de personnel. C’est l’hécatombe. Cela impacte le chiffre d’affaires. J’ai une dizaine de salariés. Il en faudrait trois de plus. J’ai du fermer des salles à cause de cela et de la Covid-19. L’offre est de moins 30%. Le chiffres d’affaires aussi. Le midi, nous travaillons bien mais le soir moins car beaucoup viennent pour une journée et repartent chez eux. Nous sommes soulagés par les mesures de chômage partiel. De même, la municipalité nous aide en ne nous faisant pas payer de droits de terrasse. »

Dernière minute

Orlane Pimont, conseillère en séjour à l’Office de tourisme du Crotoy, ne voit pas passer le temps : « Même avec cette belle météo, c’est toujours plus d’appels de dernière minute. Avec la crise sanitaire, les gens n’ont pas pu prendre des congés comme ils le voulaient. Ils recherchent des activités sorties dans la baie, veulent partir à la rencontre des phoques, faire du char à voile, des sorties bateau… Toute la baie de Somme et les falaises d’Ault sont très demandées. Pour résumer, les touristes veulent se faire plaisir. »

« Toute la baie de Somme et les falaises d’Ault sont très demandées. Pour résumer, les touristes veulent se faire plaisir »

À l’hôtel-restaurant La colonne de bronze de Saint-Valery-sur-Somme, le bilan est très positif : « Nous avons 15 chambres, elles se sont remplies à 95% cet été. C’est mieux que l’an dernier mais ce qui est perdu est perdu. Il ne faut pas se voiler la face. Avec le départ précipité des Anglais, menacés de quarantaine dans leur pays, nous nous posons des questions pour les prochaines semaines », commente Isabelle Coulon, réceptionniste.
Au camping quatre étoiles Le Walric à Saint-Valery-sur-Somme – 260 emplacements – , Nelly Cautte, la directrice, tire un bilan positif. « Nous travaillons bien depuis la mi-juillet. Nous étions complet jusque fin août. Nous n’avons pas trop souffert de l’absence des Anglais et des étrangers en général. Nous avons beaucoup de Belges, précise-t-elle. Cette année, la clientèle est composée de beaucoup de français qui viennent de la Somme, de la Seine-Maritime. Reste que nous ne rattraperons jamais ce que nous avons perdu au printemps. »

 

Les mythiques falaises d’Ault.