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Les Fermes du coin, une boutique aux saveurs locales

La boutique Les Fermes du coin a ouvert ses portes au centre-ville de Soissons en avril dernier. Les sept producteurs associés fondateurs s’y relaient pour accueillir et servir les clients qui y trouvent des produits cultivés localement. L’espace de vente a vocation à perdurer… si les clients sont au rendez-vous.

Les Fermes du coin, une boutique qui propose des produits locaux.
Les Fermes du coin, une boutique qui propose des produits locaux.

Thomas Vecten est l’un des sept producteurs du Soissonnais à l’origine de l’ouverture de la boutique Les Fermes du coin au centre-ville de Soissons. Ce producteur de volailles habitué de la vente en direct retrace l’historique du projet. « Nous étions déjà un groupe d’une quinzaine de producteurs à faire ensemble des marchés dans les fermes. C’était déjà une belle initiative. Nous avons vu que le procédé fonctionnait bien car les consommateurs avaient tout sur place. Mais pour les producteurs organisateurs, ce procédé de vente en direct s’est avéré chronophage, il fallait, à chaque fois, tout organiser, gérer la communication…. L’an dernier, nous avons utilisé en juin et en septembre la boutique éphémère ouverte au centre-ville de Soissons en guise de test, pour les producteurs comme pour les consommateurs ».

Le client est informé de l’origine de la production.

Visiblement, les deux parties y ont trouvé satisfaction puisque les producteurs locaux ont inauguré leur propre espace de vente courant avril de cette année et posé l’enseigne Les Fermes du coin, en juin. « Le projet était prêt depuis un petit bout de temps. Nous devions ouvrir en mars mais le confinement est arrivé. Nous avons été un peu freinés dans notre élan. Cette boutique physique a vocation à perdurer si les consommateurs jouent le jeu », espère Thomas Vecten, satisfait du bon accueil reçu par les clients. « Nous sommes plutôt contents du début d’activité, nous avons dû nous rôder car nous n’avons pas l’habitude de tenir un commerce et nous avons encore besoin de nous faire connaître ».

La boutique est désormais bien identifiée avec la pose de l’enseigne.

Produits de saison

Les sept producteurs associés ont entraîné avec eux dans l’aventure d’autres producteurs de leur réseau pour offrir aux clients « des fruits et légumes de saisonnalité, des produits de qualité, bons pour la santé », décrivent-ils. « Nous avons chacun une bonne connaissance de notre secteur d’activité, ce qui nous a permis de mettre en place un maillage intelligent pour trouver les producteurs et leur proposer des débouchés complémentaires pour leur production », raconte Thomas Vecten. La gamme de produits alimentaires présentée en boutique est très large : fruits et légumes, volailles, viande, laitages, fromages, œufs, confitures de lait, boissons alcoolisées ou non, safran, huile de colza, conserves… des produits locaux auxquels s’ajoutent d’autres produits artisanaux comme, par exemple, ceux proposés pour le soin du corps à base de lait d’ânesse. « Nous avons une énorme diversité de produits faits à deux pas de chez nous. Nous avons également installé une armoire de produits en vrac pour les pratiquants du zéro déchet et nous proposons par ailleurs des conserves ».

Les légumes et fruits de saison produits localement sont mis en valeur sur les étals.

Fidélisation des clients

Du côté de la vente, c’est Florence Manscourt qui accueille les clients à la boutique du lundi au samedi. Cette femme d’agriculteur installé à Hartennes-et-Taux aime « le contact avec les gens » et pense que ce commerce de produits locaux ouvert en centre-ville « a aussi pour vocation de rétablir un lien avec les consommateurs, de permettre un échange, de leur expliquer que les agriculteurs se diversifient et trouvent des solutions pour s’en sortir ».

Des conseils sont donnés.

Ce jour-là, présente à ses côtés, Séverine Couvreur, elle aussi femme d’agriculteur et enseignante par ailleurs, confirme « que le monde agricole souffre d’une mauvaise image ». Avec son époux, Alexis Couvreur, ils se sont lancés il y a un an dans la production d’huile de colza sur leur exploitation à Mizzy-aux-Bois. « Nous voulions faire un produit de A à Z. Mon mari s’est rendu au Salon de l’agriculture et il a vu cette petite presse à colza, de retour à la ferme nous avons potassé pour voir. Aujourd’hui, nous produisons tout, de  la graine à la mise en bouteille à la ferme. Cette production permet de maintenir une activité à la ferme et de préserver des emplois. C’est valorisant pour les salariés qui gèrent l’activité. Avec cette production d’huile de colza, nous avons le retour des clients et la satisfaction quand ils nous disent que notre huile est délicieuse, qu’elle n’a pas le goût amer qu’ils ont pu trouver ailleurs. Avec les contraintes sanitaires liées à la culture du colza, le produit finira par être bio sans le vouloir », confie Séverine Couvreur. « Nous pouvons expliquer notre façon de faire, pour être crédible, il faut être du milieu », assure la productrice. Le binôme féminin se montre très à l’aise face aux clients.

Les agriculteurs et agricultrices associés se relaient pour accueillir et renseigner les clients.

Elles conseillent et informent sur les origines des produits vendus en boutique, y compris pour le haricot de Soissons, produit très prisé des touristes. Au passage en caisse, la question revient très souvent et les deux productrices rassurent les clients. « La boutique Les Fermes du coin n’est pas éphémère. Nous avons notre local, notre enseigne. Il ne tient qu’à vous pour que la boutique perdure ».

 

Le haricot de Soissons est un produit très prisé des touristes.