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L'économie française s'effondre au premier trimestre

© Ivan Kruk
© Ivan Kruk

Selon une estimation publiée mercredi 8 avril par la Banque de France, le produit intérieur brut (PIB) français a chuté d’environ 6% au premier trimestre 2020, plombé par l’épidémie de Covid-19 qui a mis une grande partie de l’économie à l’arrêt et plonge le pays en récession.
Cette estimation correspond à la pire performance trimestrielle de l’économie française depuis 1945. Le PIB s’étant déjà replié de 0,1% au quatrième trimestre, selon les dernières données de l’institut national des statistiques Insee, la France est donc techniquement en récession. L’activité a notamment été inférieure d’environ un tiers (-32%) à la normale sur les quinze derniers jours de mars, selon l’évaluation de la Banque de France, issue d’une enquête réalisée auprès de 8 500 entreprises.
«Il faut remonter au 2e trimestre 1968, marqué par les événements du mois de mai, pour retrouver une baisse trimestrielle de l’activité du même ordre de grandeur», mais quand même inférieure, détaille-t-elle dans sa note de conjoncture. Le PIB avait alors chuté de 5,3%. Dans la lignée des estimations de l’Insee, la banque centrale française estime que chaque quinzaine de confinement entraîne un recul de 1,5% du PIB sur un an. Cependant, ce chiffre «ne doit pas être extrapolé abusivement» car l’intensité des effets du confinement peut évoluer à mesure qu’il s’allonge.
L’analyse de la Banque de France confirme que la plupart des secteurs économiques ont connu de fortes et brutales pertes d’activité, les plus touchés étant ceux de la construction, du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration. Pour matérialiser ce recul, elle a notamment pris en compte les jours durant lesquels les entreprises ont dû cesser leur activité durant la dernière quinzaine de mars.
Dans les services marchands, les entreprises ont ainsi connu en moyenne 6 jours de fermeture exceptionnelle, mais cela monte à 14 jours pour la restauration et à 13 pour les entreprises d’hébergement. Soit une inactivité quasi-totale. A l’inverse, les services aux entreprises s’en sortent mieux, avec seulement un à trois jours de fermeture. L’industrie est aussi touchée, avec en moyenne 5 jours de fermeture exceptionnelle sur la période. Et les sites de production ont tourné en moyenne à 56% de leur capacité en mars, contre 78% en février. Mais ce taux est tombé à 41% dans l’automobile et à 46% dans la métallurgie, alors que la pharmacie (79%) ou l’industrie agroalimentaire (71%) ont mieux résisté.