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Clésence, une fusion pour monter en puissance

L’Entreprise sociale pour l’habitat (ESH) Clésence – filiale du groupe Action logement – a fusionné avec Picardie Habitat. Les deux entités travaillent sur ce rapprochement, impulsé par la dynamique de la loi Élan, depuis plus d’un an. Avec cette fusion, Clésence, fort de 700 collaborateurs et à la tête d’un patrimoine de près de 50 000 logements, devient le 3e bailleur social de la région, et la 3e filiale ESH d’Action logement.

L'accession sociale, une des priorités de Clésence, avec ici le projet de l'hôtel de la Croix d'or à Soissons.
L'accession sociale, une des priorités de Clésence, avec ici le projet de l'hôtel de la Croix d'or à Soissons.

Le renouvellement des quartiers Amiens Nord (photo) et Pierre-Rollin représente un investissement de 53,9 millions d’euros.

Pour les deux entreprises, ce rapprochement allait de soi. Clésence, née il y a deux ans de la fusion entre la Maison du CIL et Logivam (toutes deux historiquement implantées dans l’Aisne), couvrait huit départements et deux régions. De son côté, Picardie Habitat était ancrée dans l’Oise. Ces deux filiales du groupe Action logement partagent logiquement les mêmes valeurs, elles développent depuis une décennie de multiples partenariats dans le Nord-Pas-de-Calais, l’Oise, la Somme et le nord Île-de-France et ont mis en place une gestion commune de patrimoines et projets.   

Nouvelle division territoriale

Les deux structures ont une même ambition : être créateurs de synergies au service des territoires, avec comme principales missions d’augmenter l’offre de logements, de renforcer le lien emploi-logement et de favoriser la proximité avec les acteurs locaux. L’insertion et la qualification des populations fragiles fait aussi partie des priorités de la nouvelle entité, avec la création de logements adaptés – au seniors et personnes en situation de handicap. 

« Avec cette fusion, nous avons désormais la capacité d’accompagner au mieux les besoins et les attentes concrètes des collectivités (…). Chaque projet est l’occasion pour nous de cultiver des relations de confiance et de proximité avec nos partenaires régionaux (…). Cette proximité est essentielle pour garantir la qualité de services attendue par nos clients, ou futurs clients, qu’ils soient locataires ou accédants », explique le Directeur général de Clésence, Éric Efraïm Balci. 

« C’est aussi important pour la stratégie patrimoniale du territoire et la stratégie du réseau de proximité : lorsqu’on réunit deux entités, il y a logiquement une cohérence d’intervention sur l’ensemble de la région, avec un opérateur global, grâce à la mutualisation des services support, comme la direction du Développement, la Maîtrise d’ouvrage. Cette synergie permet en cas de fort développement d’écrêter les pics d’activité », analyse Rémi Bonet, le directeur territorial Oise/ Nord Île-de-France
De la fusion a également découlé une nouvelle organisation – trois directions territoriales : Aisne, Oise/ Nord Île-de-France et Somme/ Nord-Pas-de-Calais – afin de répondre aux mutations du logement social et aux besoins spécifiques de chaque territoire. Chacune a en charge la déclinaison de la stratégie globale et la mise en pratique de la politique territoriale en ce qui concerne le développement, la rénovation et la gestion de proximité. Ce qui implique notamment de pouvoir participer à des concours et appels à projets innovants.

De nouveaux pôles ont également vu le jour : des pôles d’appui aux territoires afin de garantir la qualité de service attendue par les clients et d’accompagner le développement de chaque territoire, des pôles supports qui ont pour mission d’appuyer les territoires et les agences dans leurs missions quotidiennes et d’animer les filières métiers et cinq pôles d’expertise – BIM, Politiques sociales, Achats, Transition énergétique et Amiante -, chargés eux de définir les orientations stratégiques en se focalisant sur la recherche de l’excellence.

De nombreux défis  à relever

Grâce à cette nouvelle organisation territoriale, Clésence entend relever les défis de la proximité et de la transition énergétique et numérique pour se positionner comme un acteur de premier ordre en matière de production immobilière. 

Présente sur les zones détendues – où sont concentrés 60% de son patrimoine et où elle continue à co-construire et à poursuivre la transformation de son parc -, Clésence entend doubler la production locative dans les zones tendues, en particulier dans le sud de l’Oise et la Métropole de Lille. L’ESH développe de nouveaux programmes avec comme ambition de produire annuellement 2 000 agréments de logements locatifs, dont 400 dédiés aux logements thématiques (résidences jeunes actifs, seniors, intergénérationnelles, etc.). L’attractivité du parc passe aussi par son entretien et sa rénovation : d’ici 2022, Clésence engagera un volume annuel de réhabilitations (essentiellement thermiques) à hauteur de 1 500 logements réhabilités. 

Des opérations qui prennent en compte les enjeux environnementaux, avec des solutions innovantes pour diminuer la consommation d’énergie et éradiquer les passoires thermiques. Autre cheval de bataille : l’accession sociale, dont l’offre de construction se développe (100 à 150 réservations par an). C’est par exemple le cas à Soissons, pour l’hôtel de la Croix d’or, un projet de 3,3 millions d’euros qui va éclore dans le quartier Saint-Christophe, où les 16 logements locatifs en accession sociale vont favoriser le logement des salariés dans le centre-ville, une action qui s’inscrit dans le projet “Cœur de ville”.


Clésence, c’est :

  • 45 795 logements et équivalents.
  • 88 190 locataires.
  • 871 logements livrés en 2019.
  • 950 réhabilitations lancées.
  • 708 collaborateurs (473 issus de Clésence et 235 de Picardie Habitat).
  • 49 points d’accueil.
  • 13 agences.
  • 36 bureaux de proximité.
  • 59 millions d’euros investis en maintenance et amélioration du patrimoine.
  • 187 millions d’euros d’investissements en 2019.


Cinq piliers fondamentaux

  • Concourir à la redynamisation de tous les territoires : Clésence est impliquée dans les “Actions cœur de ville” de huit communes (Arras, Beauvais, Cambrai, Compiègne, Saint-Quentin, Senlis, Soissons et Château-Thierry) et participe au renouvellement urbain pour une meilleure qualité de vie résidentielle.
  • Proposer une offre de logements adaptés à chacun : L’ESH possède près de 5 500 logements spécifiques en résidences collectives, qui répondent aux problématiques du vieillissement, du handicap, des jeunes actifs, etc. L’habitat inclusif est une autre de ses priorités : en 2020, Clésence se dote d’un plan “Vieillissement”, pour définir les actions et partenariats nécessaires au bien vieillir. Les 44 logements de la résidence autonomie Castel-Repos de Château-Thierry (pour personnes âgées autonomes) seront à titre d’exemple intégralement réhabilités au printemps prochain.
  • Cultiver les partenariats et la qualité des services : Pour déployer encore plus ses compétences de constructeur, aménageur et bailleur avec d’autres acteurs du marché.
  • Favoriser l’insertion professionnelle : Avec des solutions facilitant la mobilité géographique en lien avec l’emploi, comme la création cette année de résidences mobilité et d’une cellule spécifique de gestion, la production de résidences pour jeunes apprentis et actifs (un foyer de jeunes travailleurs de 43 logements meublés va notamment voir le jour, au second semestre 2020, parc Gouraud à Soissons) ou encore le développement du télétravail et la création d’espaces de coworking. Objectif pour 2020 : maintenir et créer 3 000 emplois sur les territoires.
  • Répondre aux enjeux de la transition énergétiques : Avec un objectif de 10% de bâtiments bas carbone dans la production annuelle neuve à fin 2022, en utilisant des matériaux biosourcés, en mettant en avant l’économie circulaire et les circuits courts et avec la mise en place d’une cellule BIM (pour optimiser la gestion, l’exploitation et la maintenance du patrimoine). À l’horizon 2025, Clésence vise le zéro logement en-deçà de l’étiquette D (économies d’énergie de 20 à 30% pour les locataires), et pour cette année, l’instauration d’un plan d’autoconsommation dans le parc.


Zoom sur la direction territoriale Somme/ Nord-Pas-de-Calais


Pierre Dion, à la tête de la direction territoriale Somme/ Nord-Pas-de-Calais.

La direction territoriale Somme/ Nord-Pas-de-Calais (une agence à Amiens et un autre à Cambrai, soit une cinquantaine de personnes) est pilotée par Pierre Dion, auparavant en charge de la direction samarienne. « Une de nos missions est de mettre en synergie l’ensemble des métiers de Clésence pour atteindre nos objectifs, notamment la partie développement en construction, réhabilitation et fonctionnement/ gestion des logements, rappelle Pierre Dion qui se qualifie de « directeur territorial heureux », entouré d’une équipe « très professionnelle, avec notamment un réel savoir-faire des collaborateurs de Picardie Habitat sur la partie développement et réhabilitation ». Au rang des projets 2020 de la nouvelle direction territoriale : la réhabilitation de l’ensemble du patrimoine dans le quartier amiénois Pierre-Rollin (530 logements), ainsi que la reconstruction, une opération qui rentre dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), la déconstruction à Amiens Nord de la barre Le grand Mozart, et des reconstructions dans le quartier. « Nous sommes également sur deux “Actions cœur de ville”, programme quasiment intégralement financé par notre maison mère Action logement, à Cambrai et Valenciennes », complète Pierre Dion. Côté innovation : la digitalisation des outils, et la possibilité pour les salariés des entreprises adhérentes Action logement de choisir leur logement (et non plus seulement le quartier).

Clésence a vocation à s’étendre sur tout territoire où se trouvent des salariés : « Nous sommes une filiale d’Action logement qui collecte la participation des entreprises pour le logement des salariés, rappelle le directeur. À ce titre, nous sommes très présents dans les centres urbains que sont Arras, Cambrai, Valenciennes, la Métropole lilloise et Amiens, qui concentre 70% des salariés de la Somme, et dans de nombreuses villes moyennes comme Montdidier, Corbie et Moreuil, avec au total dans la Somme 5 000 logements. Il nous incombe de faire vivre ce patrimoine existant et de le valoriser. » Objectif dès cette année et jusque 2023 : construire 700 logements par an, dont 20% familiaux et 20% thématiques. « Avec toujours les mêmes leitmotiv : une qualité de service optimale, pour nos agents et locataires et de la proximité pour une croissance durable », sourit Pierre Dion.


Constructions et réhabilitations dans l’Oise


Rémi Bonet, directeur territorial Oise/ Nord Ile-de-France.

Rémi Bonet a rejoint Clésence en novembre dernier, le jeune directeur territorial Oise/ Nord Île-de-France est à la tête de 80 collaborateurs répartis dans trois agences (Senlis/ Nogent, Beauvais et Compiègne). Présente sur 87 communes (en majorité situées sous la RN31), la direction territoriale compte aujourd’hui 10 000 logements sur le département. « L’avenir, c’est évidemment de continuer le développement de Clésence sur ces communes, note Rémi Bonet. Mais nous avons déjà identifié des opérations qui vont nous permettre de nous développer sur 16 autres communes, en partenariat avec les élus. » La fusion va selon lui permettre de renforcer les investissements dans l’Oise : « En 2019, le Département avait fixé comme objectif le dépôt d’environ 1 100 agréments d’offres nouvelles de logements sociaux, Clésence en avait déposé 650. Nous sommes déjà très présents et nous allons continuer sur cette lancée, en montant en puissance. Sur les trois prochaines années, nous allons produire entre 600 et 700 logements par an, ce qui représente 30% de l’offre de Clésence. »

670 logements sont actuellement en cours de construction dans l’Oise, deux conventions ont récemment été signées pour deux programmes de réhabilitation à Beauvais et Compiègne (50 millions d’euros chacun) dans le cadre du NPNRU, avec la démolition/ reconstruction de 200 logements et 1 200 chantiers de réhabilitation (23 résidences) sont en cours. « Le rythme fixé pour les réhabilitations est de 500 à 600 logements par an », complète Rémi Bonet. Nous allons aussi continuer nos projets de développement social et urbain, assez présents dans l’Oise avec la marque SoDA, qui favorise le lien social entre et avec les locataires, avec par exemple comme ce fut le cas à Compiègne l’année dernière sur 15 chantiers, de l’auto-réhabilitation – accompagnée par un expert -, pour les locataires souhaitant réaliser de petits travaux dans leur logement. Des ateliers de bricolage ont aussi été proposés, l’accès à une outilthèque pour emprunter des outils… Ces actions de solidarité vont être reconduites cette année. »