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HOJA REMPORTE LA 3E ÉDITION DU STARTUP WEEKEND

HOJA REMPORTE LA 3E ÉDITION DU STARTUP WEEKEND

Le service d’identification de taxi permettant de se déplacer en toute sécurité dans les grandes mégalopoles africaines a remporté le Startup week-end organisé mi-mars au Quai de l’innovation.

« C’est assez incroyable. Quand j’ai pitché mon idée vendredi soir, tout le monde m’a pris pour une folle », sourit Ursula Ndombele, à l’origine du projet Hoja, qui signifie se déplacer” en Swahili. Autour d’elle, elle a fédéré quatre coéquipiers dont Valentin, étudiant et porteur de projet pré-incubé au sein de la Tech Amiénoise : « Le plus difficile a été de se projeter pour se mettre à la place de la population africaine qui ne peut pas se déplacer en toute sécurité. Après sur l’organisation même, en 54 heures, nous avions notre projet et nous avions tous des compétences différentes, donc finalement ça a été assez facile ».

54 HEURES POUR CRÉER

Quelques instants plus tôt dans le grand amphithéâtre du Quai de l’innovation, ils se sont vu décerner la première place, devant Potago, une application pour que les jardiniers puissent partager leur surproduction de fruits et légumes et Val’horizon, une plate-forme de mise en relation entre entreprises du BTP de moins de 30 salariés et les filières de valorisation de déchets. « 4 000 personnes sont enlevées chaque année en République Démocratique du Congo et il n’existe pas de moyen d’identifier les taxis clandestins, mode de transport collectif utilisé par le plus grand nombre », a explique Ursula Ndombele, chef de projet au sein du groupe Canal + et qui a passé 2 ans sur place lorsqu’elle était volontaire internationale en entreprise pour cette même structure. « La semaine je bénéficiais d’un chauffeur, mais pas le week-end. J’ai donc moi-même expérimenté cette insécurité ». Sur un continent où les réseaux 3G et 4G peuvent être incertains, l’équipe Hoja a préféré miser sur une solution simple : grâce à un système de SMS, ils proposent aux utilisateurs de taxis de vérifier auprès de leurs serveurs si la plaque d’immatriculation est bien enregistrée. Si celle-ci est bien identifiée comme appartenant à un taxi déclaré, un code client est envoyé. « Le coût de ce type de transport est en moyenne évalué à 1 dollar par jour, nous avons fait le choix de ne pas prendre une commission sur cette somme pour ne pas faire monter les prix. Nous nous adresserons aux organisations sur place et aux grands assureurs », souligne Ursula Ndombele. En sécurisant les trajets, Hoja a pour objectif d’augmenter le nombre de demandes de taxi, donc de créer de l’emploi et de stimuler l’économie locale.

DES PROJETS HÉTÉROCLITES

Également saluée par le jury, l’application Potago qui vise à réduire le gaspillage et l’impact du transport sur l’environnement. « Nous avons contacté Nicolas Decayeux qui fabrique des casiers réfrigérés. Les jardiniers pourront mettre leurs légumes en trop dans ces casiers, indiquer via l’application la typologie des produits et jusqu’à quand ils sont consommables. Les clients, qui auront débloqué une cagnotte, pourront voir ce qui est accessible aux alentours », explique Claudia Tchana. Si les légumes ne trouvent pas preneurs, ils seront distribués à des associations comme les Restaurants du cœur. « Si 75% du contenu des casiers sont vendus, nous estimons notre rentabilité à 2 ans », poursuit-elle. En troisième place sur le podium, Val’horizon propose de valoriser les déchets non toxiques qui échappent encore aux déchetteries ou filière de valorisation, faute de solution pratique pour les petits artisans. L’équipe a estimé que sur les 400 millions de tonnes enregistrées chaque année, 6 millions disparaissaient. Seuls 26% de ces déchets sont actuellement réutilisés en Picardie. Bien loin des objectifs de 2020 fixés à 70%.

Mise en relation entre artisans, lien avec les filières de valorisation, Val’horizon a imaginé plusieurs solutions pour que ces déchets non toxiques ne se retrouvent plus dans la nature. Une initiative saluée par le jury qui a surtout vu l’opportunité de créer des partenariats entre les PME du BTP sur cette question. Quatre autres équipes ont pitché leur projet : Francine ma voisine et sa plate-forme de discussion pour les copropriétés, Iris et son système de présentation des programmes d’éducation à travers le monde à destination des lycéens, The corner work, un site pour “apprendre en faisant” ou encore Histoires Vraies, qui propose de créer du contenu en réalité augmentée pour les musées. « Ça y est, vous avez senti la fibre entrepreneuriale ? », plaisante Damien Cavaillès, mentor et fondateur de welovesdevs.com avant de poursuivre : « En moyenne 12% des projets présentés ici vont connaître une suite, et pas forcément ceux qui ont été récompensés. Vous venez de rencontrer une équipe, des gens avec qui vous allez entreprendre dans peut être un, deux, trois, dix ans. Votre idée, elle, va évoluer ou carrément changer. Vous allez connaître l’échec aussi. C’est normal, c’est comme ça qu’on apprend. »