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Silence on tourne dans les Studios Lamy

Les Studios Lamy sont composés de cinq studios, certaines modulables.
Les Studios Lamy sont composés de cinq studios, certaines modulables.

Les Studios Lamy sont composés de cinq studios, certaines modulables.

Comment la première endiverie de France – à Roye – s’est transformée en studios de tournage ? Sous l’impulsion d’Olivier Lamy, qui a décidé de transformer les hangars de ses grands-parents en studios de cinéma.

Olivier Lamy, 28 ans, s’est installé fin 2014 dans l’endiverie de ses grands-parents. « Ils avaient inventé la culture hors sol, et quand ils ont arrêté, j’ai pensé que ces très grands hangars qui servaient à la pousse des endives pourraient être transformés en studios de cinéma. Le cadre est idéal car les lieux sont fermés, dans le noir, très grands, très hauts sous plafond et insonorisés. Tout est clos et sécurisé et il y a des accès afin de permettre à de gros camions d’entrer et sortir. » Olivier Lamy, issu d’une famille d’économistes, a toujours été sensible aux métiers artistiques. Après avoir obtenu son bac S, il a fait une licence d’économie-gestion, commencé un BTS de comptabilité, qui, reconnaît-il, lui sert beaucoup aujourd’hui. Cette filière ne le tentant pas, il s’est inscrit dans une école d’audiovisuel, où il a étudié pendant trois ans la réalisation sonore. Il a monté sa société de production et a commencé dans le métier comme ingénieur du son en studio, puis a produit des vidéos institutionnelles pour des entreprises de tout secteur d’activité. Il a aussi réalisé des clips publicitaires, et s’est ensuite lancé dans le court métrage. Ayant tous les atouts pour réaliser des films, il a décidé de s’installer dans ses propres murs à Laucourt. Il a tourné ses premiers sujets en janvier 2015, clips vidéo pour de la variété française, rap, rock et même du hard rock. Il a aussi réalisé une comédie noire des années 50. « Je commence à réaliser des longs métrages pour des clients qui sont principalement des sociétés de production parisiennes. L’activité se porte bien car la situation des studios est idéale. À 50 minutes de La Plaine Saint-Denis, à la sortie Roye de l’autoroute A1, entre Paris et Lille, et au carrefour de grandes villes. Les techniciens logent sur place, ce qui est un avantage car il n’y a pas le problème des bouchons du matin. Et souvent ce sont des personnes qui habitent la région. » Les locaux s’étendent sur 6 000 m² répartis en cinq studios, de 264 à 660 m². Deux d’entre eux peuvent accueillir des effets spéciaux, et trois peuvent être reliés afin de créer des décors uniques. Les camions ont accès directement à chacun, il y a aussi des ateliers de construction de décors, des accessoires, plusieurs zones de stockage, des loges et des bureaux de production.

Proximité parisienne attractive

L’ancienne région Nord Pas de Calais était déjà la troisième région de France par le nombre de ses studios, derrière l’Île-deFrance et PACA. Olivier Lamy explique la nouvelle situation : « Avec la grande région, nous sommes devenus premiers en termes de studios. La proximité de Paris est pour nous un atout majeur. Nos tarifs de location sont très compétitifs, trois à six fois moins chers qu’en Île-de-France. » Ce jeune chef d’entreprises gère toutes ses activités qui incluent aussi l’organisation d’évènementiels dans un hôtel particulier parisien. Il va produire un film long métrage sur la guerre 14-18 dans la Somme et le Pas-de-Calais, qui sera l’aboutissement des commémorations du Centenaire en novembre 1918. « L’idée est de montrer le choc des cultures car ce conflit a vu des dizaines de pays aller au front. C’est aussi montrer aux très jeunes ce qu’a été cette guerre et les inciter à rechercher auprès de leurs ancêtres des souvenirs de cette époque. » Cette belle entreprise a de nombreux projets pour 2016, en commençant par un film musical et un long métrage avec un comédien très connu. Olivier a l’ambition de valoriser la grande région en développant l’activité cinématographique.

Françoise LEFORT