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La Picardie impose les régions dans le plan Juncker

Après plus de deux mois de travail, les amendements, sur le plan Juncker, proposés par Claude Gewerc (pSE), ont été soumis au vote lors du Comité des régions (CdR) le 16 avril à bruxelles avec un résultat positif à la clé.

Les derniers instants avant le vote sont toujours propices à des ralliements ou des défections.
Les derniers instants avant le vote sont toujours propices à des ralliements ou des défections.
Les derniers instants avant le vote sont toujours propices à des ralliements ou des défections.

Les derniers instants avant le vote sont toujours propices à des ralliements ou des défections.

Donner du pouvoir aux régions. L’idée n’est pas nouvelle dans la bouche de Claude Gewerc. Le président de la région Picardie l’a de nouveau répété lors de la 111e session plénière du Comité des régions à Bruxelles. Cette fois-ci, celui qui a été désigné rapporteur sur le plan Juncker (voire par ailleurs), du nom du président de la Commission européenne, l’a même consigné dans le projet d’avis du CdR voté et adopté à la quasi-unanimité. En imposant cette vision, le membre du Parti socialiste européen (PSE) souhaite simplifier et faciliter l’accès à ce plan pour les entreprises, annoncé le 26 novembre et actuellement en cours de vote au Parlement de Strasbourg. Les TPE-PME pourront ainsi s’adresser à un seul interlocuteur qui est la région. Cette dernière pourra ainsi accompagner le monde de l’entreprise dans son développement et faciliter l’accès aux Fonds européens pour les investissements stratégiques (FEIS). Cependant, les amendements votés et l’avis rendu par le CdR ne sont que consultatifs. Si le Parlement européen ne souhaite pas suivre ces recommandations, tout le travail de Claude Gewerc, pour décomplexifier les aides financières européennes, sera caduc. « Si les colégislateurs et l’exécutif européens ne comprennent pas rapidement la nécessité d’un partenariat fort avec les territoires, j’ai le sentiment que nous aurons encore une fois manqué une bonne occasion de démontrer que l’Europe sait être au rendez-vous », a déclaré en marge de l’événement Claude Gewerc.

des paroles aux actes

« L’objectif n’est pas de seulement peser sur la décision, il faut aussi l’accompagner. » Le président de la Picardie l’a répété à maintes reprises durant ces deux jours passés en terre belge. Il l’a d’abord fait dans ses amendements. L’exemple du 75R est criant de cette volonté d’imposer les collectivités locales comme le prouve la phrase rajoutée : « En étroite coopération et en partenariat avec les collectivités régionales et locales. »

Celui qui ne sera pas candidat à la future grande région lors des élections début décembre l’a aussi affirmé lors de la table ronde qui a précédé le vote. « C’est à nous, les régions, de faire en sorte que les projets des entreprises aient la taille appropriée. Il faut aussi que les collectivités soient garantes pour rassurer les PME », a déclaré Claude Gewerc.

Cependant, dans le discours de ses opposants, s’ils ont été moins virulents que prévu, l’échelle régionale fut parfois occultée.

« Il faut que l’Europe essaye d’interagir avec les entreprises », a expliqué Jorge Nunez Ferrer, spécialiste des questions budgétaires auprès de la Commission européenne.

Toute la difficulté réside dans la capacité du CdR à faire entendre sa voix. Markku Makkula, le président PPE (droite) finlandais du CdR, semble être sur la même longueur d’onde que le président picard présent au CdR depuis 2006. « Des références explicites à la dimension territoriale du plan Juncker doivent être intégrées », a-t-il déclaré avant le vote.

La balle est désormais dans le camp du Parlement.

À eux de décider si les régions européennes joueront un rôle ou non dans ce plan Juncker.

Alexandre BARLOT