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L'aérien en Picardie en vitesse de croisière

L'industrie aéronautique se porte bien en Picardie, notamment sur le site de Méaulte, autour du donneur d'ordre Stélia Aérospace et d’un réseau dense d'équipementiers et de sous-traitants. Sans parler de l’aéroport de Beauvais, de plus en plus connu, mais aussi celui d’Albert prêt à décoller.

Thierry Rouault, directeur du site Stélia Aérospace de Méaulte.
Thierry Rouault, directeur du site Stélia Aérospace de Méaulte.
L’aéronautique a le vent en poupe en Picardie

L’aéronautique a le vent en poupe en Picardie

La Picardie est une région qui hérite d’une longue tradition aéronautique mais qui reste cependant moins connue et encore moins attractive que la région Midi-Pyrénées ou l’Ile-de-France. Il y a quelques mois, Amiens accueillait le meeting aérien du Centenaire Somme 14-18, sous l’impulsion de Philippe Morinière, président de l’Aéroclub de Picardie Amiens Métropole. L’occasion de rappeler que ce territoire est une terre des pionniers de l’aviation et de pilotes audacieux comme Georges Guynemer, René Fonck, etc. Bien d’autres concepteurs ont aussi marqué leur époque comme Caudron, Farman, Voisin, Blériot etc. Marcel Bloch, plus connu sous le nom de Marcel Dassault, a créé l’Hélice-Éclair, dont les modèles équipèrent les avions français de 14-18. Henry Potez, natif de Méaulte près d’Albert, est aussi un des pionniers français de l’industrie aéronautique. Après la guerre, il fonde en région parisienne une entreprise qui s’établit ensuite à Albert- Méaulte avec les dommages de guerre. C’est aujourd’hui l’un des sites de production d’Aérolia devenu Stélia.

Une nouvelle page chez Aerolia

Thierry Rouault, directeur du site Stélia Aérospace de Méaulte.

Thierry Rouault, directeur du site Stélia Aérospace de Méaulte.

Aerolia et Sogerma, deux filiales d’Airbus Group, ont fusionné au 1er janvier dernier dans une nouvelle société baptisée Stélia Aérospace. Le plus important site industriel français est implanté à Méaulte. Sogerma est spécialisée dans la fabrication des sièges pilotes et classe affaire ainsi que d’aérostructures. Aerolia c’est un savoir-faire unique dans le domaine des aérostructures, issu de 90 ans d’histoire associé à l’énergie d’une organisation jeune et souple créée en 2009. C’est avant tout une passion de l’aéronautique comme ADN au cœur de nombreux atouts qui font que l’entreprise s’est vite positionnée comme un partenaire de rang 1 dans les fuselages équipés. « Mais nous devons aller encore plus loin et conquérir de nouveaux marchés et faire partie du top mondial. Aerolia et Sogerma n’avaient pas à elles seules la taille critique pour atteindre cet objectif. Pour croître davantage, il nous faut donc être encore plus visibles dans la famille des grands aerostructuriers et équipementiers mondiaux », explique Thierry Rouault, directeur du site de Méaulte. Avec ses 1500 salariés, ils fabriquent la pointe avant des Airbus et notamment celui de l’A350. 670 pointes avant ont ainsi été livrées en 2014. Un nouveau record rendu possible par la haute maîtrise des technologies d’assemblage dans les domaines métalliques et composites. « Et nous irons encore plus loin avec le projet 3X doté de 60 millions d’euros pour refondre notre site d’assemblage, préparer notre montée en cadence et accompagner notre client historique Airbus. Nous créons notre usine du futur sur deux ans », reprend le directeur de 49 ans qui a reçu la visite du ministre Emmanuel Macron en novembre dernier. Passage obligé par IndustriLAB, la plate-forme d’innovation régionale pour l’industrie située à Méaulte. « Comme nous cherchons dans le même temps à monter en compétences et en technologie, IndustriLAB est évidemment un atout essentiel pour le site et la Région. C’est un écrin dont nous avons longtemps rêvé et la Région l’a fait », insiste-t-il. Numéro 1 européen et numéro 3 mondial des aérostructures, Stélia Aérospace a également comme axes stratégiques majeurs les fauteuils passagers de classes affaires et première, où elle est numéro 3 mondial, ainsi que les sièges pilotes avec le rang de 1er mondial ex-aequo. Avec la force d’un groupe riche de 6 100 personnes, l’horizon semble dégagé.

L’essor de l’aéroport de Beauvais

Depuis 1956 et sa première ligne vers l’Angleterre, l’aéroport de Beauvais en a parcouru des miles. « En 2014 nous avons franchi la barre des 4 millions de passagers, avec en moyenne 151 passagers par avion, ce qui fait de notre aéroport l’un des plus forts de France en terme d’évolution des emports. Par exemple, Nantes est devant nous mais réalise deux fois moins de mouvements d’avions que nous », explique Emmanuel Combat, directeur de l’aéroport de toutes les compagnies

Zodiac Aéro Duct Systems, leader mondial à Compiègne

Basée à Compiègne, Zodiac Aéro Duct Systems est concepteur et fabricant de systèmes de tuyauteries rigides ou articulées, pour le conditionnements d’air, qui est installé au niveau de la structure avion et des moteurs. Des moteurs tels que le LEAP qui équiperont les Airbus A320 neo, les Boeing 737 Max et les Comac C919, avion chinois. Zodiac Aérospace, groupe français créé en 1896 a racheté la société ACC La Jonchère en juillet 2013. L’entreprise picarde emploie 147 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros en 2014. Parmi ses clients, les principaux donneurs d’ordre et les systèmiers du secteur aéronautique.

comme Ryanair qui représente 83% du trafic, mais aussi Wizz air, Blue Air et Air Moldova. La ligne la plus ancienne est Dublin et la dernière nouveauté annoncée Palerme.

La Sageb (Société aéroporturaire de gestion et d’exploitation de Beauvais) avait lancé un ambitieux programme d’investissement, 70 millions sur 15 ans qui ont permis de réaliser l’extension de l’offre parking (4 200 places), l’ouverture du deuxième aérogare et d’une nouvelle desserte routière. En 2015 sont prévus des travaux d’aménagement des accès transports en commun et loueurs, sans oublier la création d’un centre technique et logistique et d’une agence commerciale et d’une base arrière pour les loueurs.

Albert mise sur la complémentarité

Dans le même temps, les équipes travaillent ardemment pour faire venir de nouvelles compagnies alors que la concurrence se fait à l’échelle européenne.

Du côté d’Albert, on compte également un aéroport situé à proximité de l’aéropôle de Picardie dont l’un des objectifs est de maintenir et conforter la filière aéronautique existante, tout en anticipant les développements à venir. L’aéroport Albert-Picardie est une piste aéroportuaire destinée à accueillir notamment l’avion cargo Beluga. Construit sur 178 hectares, il a été inauguré en juin 2007 et comprend une piste de 2 200 mètres de long sur 45 mètres de large et une seconde en herbe de 1 000 mètres de long par 80 mètres de large pour l’aviation loisir. Le site est équipé d’une tour de contrôle avec un système d’aide à l’atterrissage ILS de catégorie 1, d’un aérogare, d’un service aéroportuaire, de trois clubs et d’un immense hangar de chargement/déchargement du Beluga. Le concept de ce bâtiment a été initié à Méaulte. Betrancourt Aérospace fait de la maintenance aéronautique sur le site de l’aéroport. « Nous réalisons aussi du transport d’organes pour les hôpitaux d’Amiens, de Lille et de Saint-Quentin. Pour utiliser cet aéroport en pleine capacité avec l’ensemble des neuf salariés présents, nous visons également l’aviation d’affaire, mais aussi le training, c’est-à dire l’entraînement des compagnies. Nous voulons jouer la complémentarité avec les autres aéroports dédiés aux vols commerciaux. Nous sommes ainsi en phase avec les entreprises du secteur qui ont besoin de vols sur mesure pour le déplacements de leurs collaborateurs par exemple » , détaille Jean-Charles Borel, directeur de la régie de l’aéroport Albert-Picardie. C’est d’ailleurs depuis cet aéroport que la Patrouille de France s’est élancée en septembre dernier lors du meeting aérien pour un show acrobatique rendant hommage aux soldats de la Grande Guerre et pour fêter également les 80 ans de l’armée de l’air.