Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Les TPE souffrent inégalement de la crise

L’activité de la papeterie-librairie-presse bondit, celle du prêt-à-porter chute tout comme celle du meuble, dans les TPE. Entre 2012 et 2013, les entreprises adhérentes des centres de gestion agréés connaissent des évolutions très variables en fonction de leur activité. Mais globalement, l’heure n’est pas à la reprise.

Les TPE souffrent inégalement de la crise

2013 n’est pas vraiment une année de reprise. Les voyants sont encore relativement dans le rouge », prévient Christiane Company, présidente de la FCGA, Fédération des centres de gestion agréés. Celle-ci regroupe 114 centres de gestion agréés, qui compte 400 000 TPE comme clientes. Le 17 avril, à Paris, la Fédération a relaté les tendances chez ses entreprises clientes, en 2013, lors d’une conférence de presse de présentation du baromètre de l’Observatoire de la petite entreprise-FCGA-Banque populaire. Les informations de l’Observatoire proviennent de l’agrégation des données remontées par 70 centres de gestion agréés, pondérées par le nombre d’entreprises recensées par secteur par l’Insee, et complétées par un questionnaire adressé à 2 000 entreprises.
« Globalement, la tendance est à – 0,1% sur 2013, contre une baisse de 2% de l’activité l’année précédente. La tendance est variable selon les secteurs. La moitié d’entre eux améliore leurs performances, les autres sont en recul », commente Christiane Company. C’est le cas de l’équipement de la maison et de la personne, qui souffrent tous deux de la crise. Les TPE qui vendent de l’électroménager, TV et Hifi voient leur activité continuer de baisser de 2,9%, après une année 2012 catastrophique marquée par un recul de 13,7%. Mais, dans les TPE, ce sont les meubles qui souffrent le plus de la crise. En 2013, le secteur recule de 5,4%, et quasiment tous les produits sont concernés (meubles de salon, de salle de bains, de cuisine et de jardin). Ces entreprises « pâtissent de l’arbitrage budgétaire “des ménages” », commente Yves Marmont, président de la commission des études économiques de la FCGA. Autres activités où les TPE ont très fortement pâti de la crise : l’hôtellerie de plein air ( -6%), ou encore le commerce-réparation de cycles et scooter (-6,4%). Pourtant, globalement, le marché du vélo se porte bien en France, d’après l’Observatoire du Cycle ( 3,1% de croissance en 2013, pour un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros). Libraires et charcutiers en croissance A contrario, certaines activités surprennent par leur dynamisme. C’est en particulier le cas des TPE présentes dans le secteur de la librairie-papeterie-presse, dont l’activité fait un bond de 8%. « C’est une surprise, on pensait qu’elles étaient sur le déclin. Cela montre que le service, l’accueil, le conseil du livre pour les amateurs demeurent importants », commente Yves Marmont. D’autres explications peuvent être avancées, d’après l’Observatoire. Certains petits commerçants ont tiré parti d’un marché en pleine transformation, marqué notamment par la faillite de grands réseaux de distribution, comme Virgin. Moins spectaculaire, « il y a une vitalité du secteur du commerce de détail alimentaire, avec une croissance de 1,4%, et, en particulier, un dynamisme de la boucherie-charcuterie (+3,8%) », précise Christiane Company. L’évolution est moins favorable aux boulangeries-pâtisseries dont l’activité reste stable.
Dans le secteur de la santé, deux activités sont touchées (inégalement). Les prothésistes dentaires figurent parmi les professions qui ont le plus souffert ( -12%). Et, dans l’optique, l’activité des TPE a diminué de 2%. « Ce secteur a souffert de la remise en cause par les mutuelles de certaines habitudes, avec un resserrement des remboursements », commente Yves Marmont. La pharmacie, elle, demeure stable : « Internet n’a pas eu encore un effet important, mais il y a une concurrence qui n’existait pas avant », poursuitil. Et pour l’avenir, estime le président de la commission des études économiques de la FCGA, « il ne faut pas s’attendre à une franche reprise. Les indicateurs économiques restent timides. Pour 2014, on devrait être entre 0 et 0,1%. On espère sur le deuxième semestre, pour avoir une évolution positive en fin d’année ».