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Le Hub en perspective

Le Professeur Jean-Marie Tarascon a été missionné par le Gouvernement en 2010 pour établir un rapport sur un projet de structuration de la recherche en France dans le domaine du stockage électrochimique de l’énergie. Le scientifique picard a imaginé le Hub. Ce tout nouveau pôle implanté en Picardie permettra de regrouper les principaux laboratoires académiques français et les industriels autour d’un secteur clé pour les nouveaux fondements d’une croissance verte.

Vue de l’intérieur du bâtiment qui comprendra notamment une salle de conférence et espace d’exposition
Vue de l’intérieur du bâtiment qui comprendra notamment une salle de conférence et espace d’exposition

 

La maquette du futur hub qui comprendra une rue interne et un parking.

La maquette du futur hub qui comprendra une rue interne et un parking.

Imaginez un téléphone, un ordinateur portable ou un véhicule fonctionnant sans se recharger pendant un mois ou avec une autonomie de 800 km… Pour l’instant cela n’existe pas. Afin de répondre aux enjeux croissants liés au stockage des énergies renouvelables et de développer le transport électrique pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, le Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E) qui regroupe 15 laboratoires de recherche, 11 industriels et 3 établissements publics, se dotera d’un quartier général ou Hub d’ici à janvier 2016. Implanté à Amiens, ce bâtiment est une plate-forme d’échanges scientifiques qui mutualisera les compétences des principaux laboratoires français, des industriels et des établissements publics. Le conseil régional de Picardie présentait jeudi dernier la maquette du futur Hub, en présence de Mathieu Morcrette, directeur du Laboratoire de réactivité et chimie des solides, de Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Amiens, chancelier des universités, de Michel Brazier, président de l’Université de Picardie Jules Verne et de Marc Losenegger, représentant du groupement d’architectes Nickl & Partner Lauréat du concours. Rappelons que le stockage électrochimique de l’énergie se retrouve dans l’un des 34 plans pour la nouvelle France industrielle d’Arnaud Montebourg (“autonomie et puissance des batteries”) et dans un des 7 axes stratégiques dégagés par la commission “Innovation 2030”.

LRCS et RS2E

Vue de l’intérieur du bâtiment qui comprendra notamment une salle de conférence et espace d’exposition

Vue de l’intérieur du bâtiment qui comprendra notamment une salle de conférence et espace d’exposition

Créé en 1969, le Laboratoire de réactivité et de chimie des solides (LRCS) de l’Université de Picardie Jules Verne jouit d’une notoriété internationale. Cet organisme de pointe dispose même, depuis 2002, du label très convoité de “réseau d’excellence européen”. De nombreux challenges se présentent à nous. Nous serons 9 milliards d’habitants en 2050 et le nombre de véhicules dans le monde doublera d’ici à 2030. Il faudra fournir 14TW d’énergie décarbonée d’ici 2050. Les alternatives sont ces énergies renouvelables. Mais comment convertir et stocker cette énergie à grande échelle et de façon rentable? « Le stockage électrochimique est le défi majeur du XXIe siècle pour favoriser le développement de véhicules électriques et mieux gérer les ressources en énergies renouvelables dans un marché économiquement lucratif. D’où la création du Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie, RS2E. Les objectifs sont nombreux: lever les verrous scientifiques et technologiques des systèmes de stockage électrochimiques actuels destinés aux applications mobiles et stationnaires, réaliser des recherches exploratoires menant à des ruptures technologiques, faciliter le passage de la recherche à l’industrie, développer l’excellence française, devenir un centre d’accueil pour la formation », liste Mathieu Morcrette. Science et architecture Conçu avec une approche environnementale forte, le futur bâtiment accueillera, dans le secteur de la rue Saint-Leu, les équipes de recherche sur 5 500 m2 répartis sur quatre niveaux. Les premiers occupants seront les 80 chercheurs du laboratoire LRCS, membre du RS2E. Début des travaux prévu lors du deuxième semestre 2014 pour une livraison en janvier 2016. À terme, 150 personnes travailleront sur le site, en partie grâce au soutien de l’université de Picardie Jules Verne et du CNRS. Elles disposeront d’équipements scientifiques de pointe (microscopes électroniques à balayage et à transmission, appareils de diffraction des rayons X) et surtout de plate-formes de pré-transfert. Une première. D’un coût global de 22 millions d’euros, le bâtiment est financé à hauteur de plus de 15 millions d’euros par la Région, le Hub picard ambitionne de devenir un centre d’expertise international étroitement relié à l’industrie. Un défi d’envergure associant recherche publique et privée en réseau et innovation, formation et valorisation dans le but d’inventer les batteries et supercondensateurs qui alimenteront la société de demain.