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LE FINANCEMENT PARTICIPATIF SÉDUIT DE PLUS EN PLUS

LE FINANCEMENT PARTICIPATIF SÉDUIT DE PLUS EN PLUS

Cet outil de collecte de fonds qui peut prendre la forme d’un don, d’un prêt ou d’un investissement est de plus en plus sollicité. Les entreprises de toutes tailles font désormais appel au financement participatif pour se lancer ou se développer.

Le financement participatif ou crowfunding, littéralement le financement par la foule, ne date pas d’hier. Il s’inspire largement des tontines, encore très courantes en Afrique, qui consistaient déjà il y a plusieurs siècles à mutualiser l’épargne d’un petit groupe pour financer un projet collectif ou individuel. Avec l’essor du digital, il revêt de nouvelles formes en s’appuyant désormais sur des plate-formes Internet, mais son principe reste le même : lever des fonds pour financer collectivement un projet. En France, c’est dans les années 2007-2008 que sont apparues les premières campagnes de financement participatif. Elles visent alors essentiellement des projets artistiques et culturels, ou le financement de micro-entrepreneurs. Aujourd’hui, ce nouvel outil est entré dans une nouvelle ère plus ambitieuse, comme l’explique André Jaunay, administrateur de Financement participatif France et président de la commission partenariats territoriaux : « On assiste à une démocratisation de la relation directe entre habitants et entreprises.Notre société est de plus en plus collaborative et participative, les citoyens deviennent de véritables consom’acteurs. Le financement des entreprises est lui aussi impacté par ces mutations profondes de la société. »

UN INTÉRÊT GRANDISSANT

Voilà pourquoi de plus en plus d’acteurs du développement économique local s’impliquent pour faire davantage connaître cet outil. C’est le cas d’Initiative Somme, qui a lancé en 2014 la plate-forme de financement participatif “Tellement prêt”. « Il s’agit d’un prêt personnel sans intérêts qui permet à des entrepreneurs picards de solliciter la population pour financer le lancement ou le développement de leur activité. Mais nous avons voulu aller plus loin que le financement avec cet outil, en proposant aussi une étude du projet et du conseil », précise Claudine Jacob Ternisien, directrice d’Initiative Somme. Le financement participatif n’est plus plus perçu comme un “plan B” par les entreprises. Il semble désormais faire partie intégrante de la chaîne de financement traditionnelle, comme le souligne Herbe Ducrocq, responsable crédit chez BPI France : « Les banques ne financent pas tout. Et ce n’est pas pour autant qu’un projet tombe à l’eau. Le crowfunding est une pièce du puzzle qui complète l’offre de financement. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous l’avons complètement intégré à nos critères d’éligibilité ».

DE LA TPE AU GRAND GROUPE

Du côté des entrepreneurs, même engouement. Désormais le financement participatif n’est plus réservé aux toutes petites entreprises, comme cela a longtemps été le cas. De même, il n’est plus uniquement sollicité pour démarrer une activité. « Jamais nous n’aurions imaginé faire appel à cet outil dix ans après le lancement de l’entreprise. Et pourtant, il s’est présenté comme la solution la plus adaptée quand nous avons r e n c o n t r é des problèmes de t r é s o r e r i e en 2015 », se souvient Zakaria Nana, co-fondateur de Marbella Paris, créateur de bijoux de peau qui collabore avec les plus grands, de Dior à Gucci en passant par Armani. Pour Thomas Da Silva, du groupe amiénois H2air, acteur incontournable de la filière éolienne, la démarche était surtout citoyenne : « Nous sommes dans un secteur dynamique, les banques nous suivent facilement. Faire appel au crowfunding nous a permis d’impliquer les riverains dans notre projet et de mieux communiquer autour de celui-ci. » Mission accomplie : les 100 000 euros levés via la plate-forme Landosphère ont été collectés en huit heures.