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DGS, le syndicat inquiet

Sébastien Carton, président régional Picardie du SNDGCT.
Sébastien Carton, président régional Picardie du SNDGCT.

 

L’Union régionale de Picardie du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT) a tenu son assemblée générale le 17 octobre à Camon. L’occasion pour le président de l’Union régionale Sébastien Carton de faire le point sur les revendications d’une profession qui se sent menacée.

Sébastien Carton, président régional Picardie du SNDGCT.

Invité à ouvrir cette matinée syndicale, le maire de Camon Jean-Claude Renaux a clairement exprimé sa position personnelle sur la nécessité pour une collectivité de se doter d’un Directeur général des services : « Je suis très attaché à la relation entre l’élu et son DGS. Il s’agit à mon sens d’un rapport réciproque de loyauté, de neutralité politique, d’expertise, de professionnalisme. À chacun son job ! » Pour l’édile, pas de doute : les élus doivent s’appuyer sur les compétences des professionnels de la fonction publique. « Certains remettent en cause le statut de DGS, a-t-il concédé, mais pas moi, il faut reconnaître les compétences de ces derniers, je continuerai à défendre ce discours, surtout en ces temps où ce métier est mis à mal avec les intercommunalités. Ce n’est pas une période évidente pour les DGS. C’est le problème des alternances politiques, certaines se déroulent dans de meilleures conditions que d’autres… Les fonctionnaires ont un devoir de neutralité, ils n’ont pas à investir le champ politique et je m’efforce de faire passer ce message : il faut arrêter cette chasse aux sorcières des cadres, et que chacun prenne conscience des services apportés par les DG, et de leur savoir ». Pour le président de la section Somme Marc Desjardin, « on assiste effectivement à un changement d’état d’esprit, le couple élu / cadre s’avère de plus en plus difficile à constituer, nous sommes aujourd’hui confrontés à une génération qui ne fait confiance à personne, avec un discours anti-fonctionnaire relativement prégnant. Le malaise est insidieux, et malheureusement croissant : les élus sont le reflet de la société, au sein de laquelle la confiance s’est émoussée. C’est en tout cas mon ressenti. » Des propos complétés par le président de l’Union régionale de Picardie Sébastien Carton : « Nous sommes régulièrement, et de plus en plus, contactés par des cadres rencontrant des difficultés relationnelles plus ou moins pérennes avec leurs élus. Ils sont en demande de conseils, d’informations, ont besoin d’échanger. Les cas de médiations se sont ces dernières années multipliés, au niveau national, de mars 2014 à décembre 2017, il y a eu plus de 300 contacts de médiation pris. » En cause notamment : les reclassements et fusions des Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

INCERTITUDE

Les DG ne sont pas loin s’en faut sereins sur l’avenir de leur fonction : « Il est devenu courant de voir des DG cherchant à partir, à obtenir un poste de Directeur général adjoint, voire à quitter la fonction publique pour rejoindre le privé », ont assuré plusieurs adhérents présents. « Il est vrai que certains accusent aujourd’hui le contrecoup de la fusion des collectivités, en mesurent davantage les conséquences, et ont du mal à accepter cette nouvelle organisation. On sent un besoin et une envie de changement, de mobilité », a confirmé Xavier Lalonde, Directeur général du Centre de gestion de la fonction publique territoriale de l’Aisne. C’est de l’avis de Sébastien Carton « un climat un peu particulier, avec des collègues il est vrai en souffrance », Sébastien Carton a également rappelé l’importance de mener un « militantisme de terrain » pour trouver de nouveaux adhérents, « il y a certes eu une diminution des adhérentes comparé à 2016, mais nous avons également enregistré des arrivées, les départs sont essentiellement liés à la fin de l’activité professionnelle des DG, mais nous accueillons aussi les directeurs généraux à la retraite », a-t-il rappelé. Mais comme l’a fait remarquer Marc Desjardin : « De moins en moins de gens souhaitent se syndiquer, c’est une tendance générale. » L’année 2018 sera quoi qu’il en soit chargé pour l’Union régionale de Picardie, avec les élections du bureau courant mars, et des élections paritaires en fin d’année prochaine.