Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Mauvaise saison touristique

Mauvaise saison touristique

La saison touristique en France s’achève avec une chute de 7% des visiteurs étrangers, depuis le début de l’année, notamment en raison des attentats. Lesquels ont, en particulier,  impacté la fréquentation de l’Île-de-France et celle de la Côte d’Azur. Le gouvernement s’efforce de faire face.

Ce mois de septembre JeanMarc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, va réunir un nouveau comité d’urgence économique pour le tourisme. C’est que, au global, 2016 restera une mauvaise année touristique pour la France. Le nombre de touristes étrangers y a chuté de 7% depuis le début du mois de janvier, d’après le Quai d’Orsay. En cause : les attentats, mais également les intempéries, des effets de calendrier et les grèves. « Les attentats expliquent en partie (ces) tendances décevantes », et « la perception du risque sécuritaire a eu une influence nette sur certaines clientèles, notamment les plus aisées, ou celles originaires d’Asie », a indiqué Jean-Marc Ayrault, lors d’un déplacement dans le Val-de-Loire, rapporte un communiqué de l’AFP du 23 août. D’après les données officielles, les tendances sont très variées en fonction des destinations : les régions n’ont subi qu’une baisse de 0,9% de la fréquentation, quand Paris et Nice, frappées par les attentats, enregistrent des chutes de 10% pour la première, et -6,3% pour la seconde. D’après le Comité régional du tourisme (CRT) d’Île-de-France, au premier semestre, le nombre de Japonais visitant l’Îlede-France s’est effondré de 46,2% (126 000 individus en moins). Et sur la même période, le nombre de Russes a diminué de 35%, d’Italiens de 27%. Cette désaffection a particulièrement impacté l’hôtellerie parisienne qui enregistre une baisse de 11,4% contre -4,4%, dans les autres départements franciliens. Les institutions culturelles et les musées aussi se sont vidés : l’Arc de triomphe a accueilli un tiers de moins de visiteurs au premier semestre 2016, par rapport à la même période en 2015. La Côte d’Azur, elle, a vu une baisse de fréquentation dans l’hébergement de 10% environ, avec une chute du chiffre d’affaires du secteur de l’ordre de 25%, d’après le CRT Côte d’Azur.

Des réussites ponctuelles, un problème global Les baisses de fréquentation de ces régions touchées par les attentats pèsent lourd dans la balance globale du tourisme. En effet, sur l’année, elles représentent à elles seules 50,4% du chiffre d’affaires de l’hôtellerie française, selon l’Observatoire MKG Consulting/ OlaKala Destinations, rappelle un communiqué de la société Hospitality ON, spécialisée dans l’analyse de l’industrie hôtelière française, le 24 août. Résultat, cette tendance masque des résultats positifs dans d’autres régions, cet été : en ordre décroissant, la côte Atlantique, le Languedoc et la Manche ont enregistré une amélioration de leurs revenus dans l’hôtellerie, d’après Hospitality ON. Par ailleurs, l’Euro 2016 a également bénéficié à des villes hôtes, comme Lens, Lille ou Saint-Étienne, dont les hôtels ont connu des taux de remplissage impor
tants, grâce à la venue de supporters. Autre tendance positive, certains événements culturels ont drainé un public en augmentation. À Avignon, le festival a vu le nombre de ses spectateurs augmenter de 6,5% et les Francofolies de la Rochelle, de 32%. Autant de performances locales qui n’enlèvent rien à la nécessité de prendre des mesures pour combattre la fuite des touristes liée aux attentats. Déjà, en mars dernier, JeanMarc Ayrault avait présenté un plan destiné à promouvoir la France après les attentats de 2015, auquel l’État a contribué à hauteur d’un million d’euros. Une campagne de promotion de la destination France avait été confiée à Atout France, organisme chargé de la promotion du tourisme. Le 13 juillet, Jean-Marc Ayrault a tenu un premier comité d’urgence économique pour le tourisme. Celui prévu ce mois de septembre devrait se concentrer sur les régions particulièrement touchées. Et l’État devrait ajouter 500 000 euros supplémentaires à son investissement initial. L’enjeu est de taille : le secteur génère environ 8% du PIB national, et représente deux millions d’emplois directs et indirects. En dépit de la baisse de fréquentation de 2016, le ministère annonce le chiffre de 80 millions de visiteurs cette année, – lequel maintient la France à sa place de première destination touristique mondiale -, et réaffirme l’objectif de 100 millions de visiteurs internationaux pour 2020.