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Les maraîchers des hortillonnages au bord de la noyade

Francis Parmentier, maraîcher et président des hortillons, n’a plus qu’à jeter ses plans
Francis Parmentier, maraîcher et président des hortillons, n’a plus qu’à jeter ses plans

Francis Parmentier, maraîcher et président des hortillons, n’a plus qu’à jeter ses plans

Durement touchés par les intempéries depuis le début du mois de mai, les sept maraîchers des hortillonnages se tournent vers la ville pour qu’elle leur vienne en aide. Alain Gest, président d’Amiens Métropole, est venu à leur rencontre le 9 juin.

Mes carottes sont comme moi. Elles n’en peuvent plus. » Une botte de la plante potagère en main, les trémolos dans la voie et les yeux rougis, Francis Parmentier, président des hortillons, est au bord de l’implosion. Ce maraîcher dans les hortillons camonais a vu près de 80% de sa production disparaître avec les intempéries de ces derniers jours. La survie de son entreprise est menacée. Cette situation a poussé Alain Gest, président d’Amiens Métropole, et Jean-Claude Renaux, vice-président d’Amiens Métropole et maire de Camon, à venir constater l’ampleur des dégâts.

Pas d’état de catastrophe naturel « Je suis quasiment sûr de devoir licencier », lâche tête basse Bernard Parmentier, également maraîcher et propriétaire d’une boutique de fruits et légumes à Camon. La situation n’est pas au mieux. En surface, les dégâts ne sont pas visibles. Tout se passe en soussol. Les tomates, choux, carottes et autres légumes de saison sont restés des dizaines de jours les pieds dans l’eau. Résultat, les plants meurent à petit feu. « Pour l’instant, j’ai perdu 50% de ma récolte en tomates. Le problème pour celles qui restent c’est l’eau stagnante. Elle va attirer les maladies », soupire Bernard Parmentier. Lorsque ce ne sont pas les infections, ce sont les pigeons qui viennent se gaver à l’heure du repas sous les yeux incrédules des maraîchers. Devant ce marasme, l’état de catastrophe n’a pas pu être prononcé pour cette zone faute d’habitations. Il n’y aura donc pas de dédommagements de ce côté-là. « En 1987, nous avions eu un épisode équivalent. Nous avions fait toutes les démarches avec mon assurance de l’époque. On nous avait répondu que c’était une zone touristique. Il n’y avait donc pas eu d’indemnisations », fouille dans ses souvenirs Francis Parmentier. Il ne reste plus que la Métropole amiénoise pour venir en aide aux hortillons.

Amiens métropole à la rescousse En 2001, les maraîchers dans les hortillonnages avaient déjà dû faire face à des intempéries. Lors de cet épisode, le lycée agricole Le Paraclet à Cottenchy avait mis à disposition une partie de ses terres. Cependant, cette solution, qui a été évoquée, ne semble pas la meilleure. « Il n’y a pas de système d’irrigation et les terres se trouvent en plaine. Cela va s’assécher beaucoup plus vite. Il y a ensuite le problème du gibier. Il faut clôturer et ce sont des dépenses supplémentaires pour nous », détaille Bernard Parmentier. « Il faut que l’on coordonne un dossier de Calamité agricole pour permettre aux maraîchers d’être indemnisés », a avancé Jean-Claude Renaux. Le seul recourt dont disposent les maraîchers reste la Métropole. Lors de cette rencontre, Alain Gest s’est engagé à évoquer le sujet le soir-même en bureau d’Amiens Métropole. « Il faut les aider à sortir de ce mauvais pas », a conclu Alain Gest avant de partir. Chose promise, chose due. Le 14 juin la décision de principe de soutenir les hortillons a été actée. Désormais, seules les résolutions prises le 13 juin en réunion avec les experts de la Chambre d’agriculture manquent à l’appel.