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Initiative Somme met les femmes à l'honneur

Quatre femmes chefs d'entreprises aux parcours différents sont venues faire part de leurs expériences lors de la conférence.
Quatre femmes chefs d'entreprises aux parcours différents sont venues faire part de leurs expériences lors de la conférence.

Quatre femmes chefs d'entreprises aux parcours différents sont venues faire part de leurs expériences lors de la conférence.

La conférence “Femmes d’initiative” de l’association Initiative Somme, qui s’est déroulée le 24 mars à Amiens, était consacrée à la place des femmes dans le monde de l’entreprise. Un long chemin reste encore à parcourir pour combattre les inégalités.

Les femmes représentent seulement un tiers des créateurs d’entreprises que nous accompagnons. Une proportion trop basse qui ne progresse pas depuis plusieurs années », regrette Bernard Capron, président d’Initiative Somme. En cause, des freins sociologiques qui perdurent malgré les lois successives en faveur de l’égalité hommes/femmes, dont la dernière date de 2014. « En Picardie, seules 3% des femmes actives sont des chefs d’entreprises. Il y a des préjugés qui ont la vie dure. On considère bien souvent l’entrepreneuriat comme une affaire d’hommes », complète Caroline Plesmage, directrice régionale déléguée aux droits des femmes et à l’égalité.

Bousculer les codes Un constat qui a fait sourire les quatre femmes chefs d’entreprises venues témoigner de leurs parcours lors de la conférence qui s’est tenue dans les locaux de la CCI Amiens-Picardie, « partenaire privilégiée » d’Initiative Somme, comme l’a rappelé Philippe Dessaint, son vice-président. Après une « crise de la quarantaine suivie d’un bilan de compétences », Brigitte Lemaître se souvient avoir découvert les métiers du BTP « par hasard ». Seule femme de sa promotion, elle se lance dans un CAP de carreleur à plus de 40 ans. Grâce à son courage et à « un soutien très fort » de sa famille, elle concrétise son rêve, celui d’être à son compte (Terre de mosaïques). Depuis qu’elle a créé Studio Ostendo, société de conseil de développement RH, Odile Cousin a trouvé un nouvel équilibre. « Je ne dis pas qu’on travaille moins quand on est à son compte, au contraire. Mais l’avantage, c’est qu’on est plus libre dans l’organisation, ce qui permet de concilier plus facilement vie de famille et vie professionnelle quand on est une femme », explique cette ancienne cadre dans la grande distribution.

Se faire aider Valérie Seac’h a prouvé elle aussi que tout était possible en bousculant un peu les codes. Titulaire d’un bac littéraire et diplômée d’une école d’arts, rien ne la prédestinait à entreprendre, encore moins dans un domaine aussi masculin que la mécanique. Elle dirige pourtant aujourd’hui la société JVL, centre de maintenance pour nacelles. Pour Stéphanie Greslard, en revanche, l’envie d’entreprendre s’est fait sentir très tôt dans sa vie active. « Mes grandsparents et mes parents exerçaient des métiers plus alimentaires qu’autre chose et m’ont toujours encouragée à travailler dans un secteur qui me passionne. » La jeune femme originaire de la région parisienne vit aujourd’hui à Amiens où elle a repris, il y a quelques mois, une boutique historique de lingerie située dans le centre-ville. Malgré leurs parcours différents, ces femmes ont rappelé de manière unanime l’importance d’être bien entourées et de se faire aider. « Quand on se retrouve face à un banquier ou à un expert-comptable, il faut être suffisamment armée », précise Odile Cousin.

Loretta RIZZUTO