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Amiens billards, de père en fille

L’entreprise amiénoise Amiens billards s’emploie à redonner vie aux billards, souvent bien au-delà de la région. Celle qui détient aujourd’hui tout le savoir nécessaire n’est autre que Bérangère Candillon.

Bérangère Candillon travaille différentes essences de bois, telles que le hêtre, le chêne ou le frêne.
Bérangère Candillon travaille différentes essences de bois, telles que le hêtre, le chêne ou le frêne.
Bérangère Candillon travaille différentes essences de bois, telles que le hêtre, le chêne ou le frêne.

Bérangère Candillon travaille différentes essences de bois, telles que le hêtre, le chêne ou le frêne.

Rue Jean-Moulin, Amiens billards est la plus vieille maison française. Créée en 1837, elle s’est spécialisée dans la restauration de billards anciens, authentiques et exceptionnels. À sa tête, Bernard Candillon, l’un des rares experts dans ce domaine. Avec un diplôme d’ébénisterie d’art en poche obtenu à l’Institut Saint-Luc de Tournai, en Belgique, sa fille – Bérangère Candillon, 30 ans – rejoint l’entreprise familiale en 2009.

« Les cours, essentiellement pratiques dans cette grande école, m’ont permis d’accéder à un très bon enseignement professionnel. De quoi répondre aux exigences, elles aussi très professionnelles, dans les fonctions de l’artisanat du meuble d’art. En deux ans, j’ai pu me spécialiser et maîtriser les techniques de fabrication de mobiliers anciens, tant dans leur conception, leur ornementation, que dans leur esthétique », affirme la jeune femme qui ne dénote pas dans ce milieu qui commence à se féminiser.

Dans cette activité de niche où l’ancienneté d’une maison rassure les clients, Bérangère Candillon est amenée à travailler régulièrement sur des billards deux fois centenaires, provenant de tout le pays. Ainsi, Bérangère travaille au quotidien avec son père qui n’a pas hésité à lui mettre le pied à l’étrier. Leurs sourires en disent long à chaque fois qu’ils livrent un billard. « C’est un petit événement ! C’est qu’il y en a des centaines d’heures de travail sur un seul billard ! Remise en état de la marqueterie, des placages ou du vernis… Un travail très méticuleux et de patience », témoigne le billardier.

Le billard, c’est aussi un meuble

Dans le même temps, la jeune artisane met son savoir-faire au service d’autres meubles anciens, grâce à un bouche à oreilles efficace. Non contente d’une compétence basée sur la restauration, elle a la volonté de faire évoluer son art en suggérant certaines audaces visant à réveiller un meuble austère, permettant ainsi son intégration dans une ambiance contemporaine. Et soucieuse de ne pas se limiter à la satisfaction d’un joueur, l’ébéniste intègre le billard en tant que meuble dans un cadre convivial avec le développement d’une gamme de meubles complémentaires, telles que des consoles ou tables fabriquées sur mesure.

Dans le même esprit, l’entreprise met en oeuvre un catalogue de billards neufs fabriqués à 100% dans l’atelier de Bérangère Candillon. Copies d’anciens avec personnalisation à la demande ou créations contemporaines, toutes les pistes correspondent à un moyen d’expression motivant. Bérangère Candillon s’attache à intégrer son oeuvre au mieux aux intérieurs de ses clients, près d’un bar sur mesure ou de fauteuils club.

« Très souvent nos clients viennent voir leur billard à chacune des étapes. Nous travaillons pour des clients prestigieux la plupart du temps. Le défi est donc toujours présent et à chaque fois plus ou moins intense. Je n’ai pas peur non plus de rendre design un ancien billard, il faut oser l’audace de la modernité selon moi », conclut l’ébéniste qui sait redonner vie à de très anciens billards, datant souvent du début du XIXe siècle.