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Picardie Active, financeur solidaire

Céline Bahin est depuis quelques mois à la tête de Picardie Active, acteur de référence du microcrédit bancaire garanti, et du financement des entreprises solidaires en région. La nouvelle directrice revient pour Picardie La Gazette sur les missions de l’association, et en dévoile les futurs axes de travail.

Céline Bahin, à la tête de Picardie Active depuis octobre 2014.
Céline Bahin, à la tête de Picardie Active depuis octobre 2014.
Céline Bahin, à la tête de Picardie Active depuis octobre 2014.

Céline Bahin, à la tête de Picardie Active depuis octobre 2014.

Picardie La Gazette : Pouvez-vous rappeler dans les grandes lignes les actions de Picardie Active ?
Céline Bahin :
L’association fait partie du réseau France Active et compte en région cinq personnes. Notre créneau, c’est le financement pour l’emploi avec deux cibles : les personnes qui en sont éloignées et qui souhaitent créer leur entreprise et ainsi leur propre emploi, voir un ou deux emplois salariés, et les entreprises solidaires picardes qui sont employeuses et qui ont une finalité sociale, sociétale ou environnementale sur le territoire. Ce sont, les créateurs d’entreprises – souvent des demandeurs d’emploi – comme les entreprises de l’Économie sociale et solidaire (ESS), des publics qui mobilisent plus difficilement des garanties pour obtenir un financement bancaire. Nous sommes là pour apporter un soutien technique et financier, favoriser le lien entre l’action solidaire et l’activité économique, en leur donnant la possibilité d’accéder aux circuits financiers et bancaires, auxquels ils ont peu ou pas accès.

P.L.G. : Quels sont les outils que vous proposez pour y parvenir ?
C.B. : Nous disposons de trois types de produits. France Active Garantie, via des fonds de garantie dotés par l’état, des collectivités territoriales et des partenaires privés, propose des garanties sur des crédits à moyen terme (cinq à sept ans généralement). Nous garantissons au moins 50% du prêt à hauteur de 45 000 euros maximum pour notre garantie de base. Les entreprises peuvent ainsi se lancer dans la création ou développer leur activité.

Le but étant de créer ou consolider des emplois. Viennent ensuite les subventions, une pour chaque catégorie de public : Cap’Jeunes concerne les jeunes créateurs de moins de 26 ans, avec à la clé 2000 euros. Les entreprises solidaires peuvent elles bénéficier d’un fonds de confiance, qui vise à favoriser l’émergence de nouveaux entrepreneurs sociaux ou entreprises solidaires, à hauteur maximale de 20 000 euros, la somme ne doit pas excéder plus de la moitié du financement total de l’étude. Nous proposons enfin des financements ou phase 2 dans le dispositif Nacre [ndlr, pour les porteurs de projets sans emploi ou ayant des difficultés à s’insérer durablement dans l’emploi], avec un prêt pouvant aller jusqu’à 8 000 euros, la moyenne tournant autour de 3 500 euros.

Les publics éligibles à ce dispositif sont les créateurs des quartiers Politique de la ville, les bénéficiaires de minimas sociaux et les demandeurs d’emploi de plus d’un an. En ce qui concerne les entreprises solidaires, plusieurs types d’avances remboursables sont proposés afin de financer leur création ou leur développement. Il s’agit d’apports en quasi fonds propres remboursables à moyen terme, avec des différés de remboursement possibles. Ces fonds (subventions et avances remboursables) proviennent notamment de l’épargne solidaire et du mécénat.

P.L.G. : Comment s’articule votre action par rapport à ces deux types de publics, et sur quels aspects allez-vous la concentrer ?
C.B. :
Ce qui prime pour nous, c’est de travailler en réseau dans l’intérêt des porteurs de projet et de l’ensemble de nos partenaires afin que nous puissions faciliter l’accès à la banque au plus grand nombre de créateurs d’entreprises et d’entreprises solidaires en Picardie. En étant prescrits par les réseaux d’accompagnement et par les organismes bancaires, nous permettrons via nos garanties et nos financements la concrétisation de projets et donc la création ou la consolidation d’emplois. Aujourd’hui, notre couverture territoriale est inégale, nous allons développer notre action sur l’ensemble de la Picardie. Picardie Active fête cette année ses dix ans d’existence, je veux que ce soit aussi le signal d’un nouveau départ pour l’accompagnement des emplois solidaires, avec une plus grande amplitude de la couverture territoriale et plus de dossiers traités. Nous devons aussi accroître notre visibilité, nous inscrire dans une logique de partenariat pour augmenter le volume d’activité et par la suite nos effectifs. L’Économie sociale et solidaire est d’une grande diversité, la richesse de ces acteurs est impressionnante, nous nous devons d’apporter des réponses adaptées. Depuis sa création en 2005, Picardie Active a accompagné plus de 150 entreprises de l’économie sociale et solidaire et 400 créateurs et créatrices.