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Agoraé, la première épicerie sociale pour les étudiants

La première épicerie sociale destinée aux étudiants picards a été inaugurée mi - février dans le centre d'Amiens. Un local qui se veut aussi un espace d'échanges et de convivialité.

L'accueil d'Agoraé est assuré par une dizaine d'étudiants bénévoles.
L'accueil d'Agoraé est assuré par une dizaine d'étudiants bénévoles.
L'accueil d'Agoraé est assuré par une dizaine d'étudiants bénévoles.

L'accueil d'Agoraé est assuré par une dizaine d'étudiants bénévoles.

Un paquet de pâtes à 13 centimes, des céréales à 47 centimes, une boite de haricots à 9 centimes… Les prix pratiqués à l’Agoraé, première épicerie sociale étudiante de la région, sont en moyenne 85% moins chers que ceux affichés dans les rayons des commerces traditionnels. « Ici on trouve de tout, de l’épicerie aux produits d’hygiène et de nettoyage en passant par des fournitures scolaires et le frais », détaille Adil Abdoune, président de la Fédération des associations étudiantes picardes (FAEP). Amiens est la onzième ville à se doter d’une telle épicerie. C’est à Lyon qu’est née la première il y a quatre ans. « Nous avons mené une enquête auprès de l’UPJV en 2012 et nous nous sommes aperçus qu’il y avait un réel besoin. 58% des étudiants choisissent d’amputer en priorité leur budget nourriture lorsqu’ils se trouvent en difficultés car il est facilement malléable », poursuit Adil Abdoune. Pour beaucoup d’entre eux, le régime alimentaire se limite donc à des pâtes et des plats industriels en conserve. Une réalité d’autant plus présente dans la région, où plus d’un étudiant sur trois est boursier, un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale.

15 euros de courses par mois

Pour pouvoir bénéficier des prix très attractifs de l’Agoraé, les étudiants déposent un dossier qui sera analysé par une commission à laquelle participe un travailleur social. Toutes charges déduites, les étudiants disposant d’un budget quotidien compris entre 1,20 et 7,40 euros sont retenus d’office. « Pour ceux dont le reste à vivre dépasse légèrement, le travailleur social nous aide à trancher sur des critères un peu plus larges. Ceux qui sont en dessous de 1,20 euros sont orientés vers le Crous qui grâce à ses compétences peut apporter une aide de plus grande envergure », analyse le président de la FAEP, lui-même étudiant en licence de droit. À son lancement, l’épicerie avait reçu une cinquantaine de dossiers. Elle ne se fixe pas de nombre maximum de bénéficiaires. En revanche, les étudiants ne peuvent pas dépasser 15 euros de courses par mois. « Il en faut pour tout le monde », sourit Adil Abdoune. Le local est mis à disposition par l’UPJV. Les denrées proviennent quant à elles de la Banque alimentaire et d’un partenariat avec l’Andes, réseau des épiceries solidaires.

En plus de l’épicerie solidaire, Agoraé se veut un espace d’échanges et de convivialité ouvert à tous les étudiants de l’académie.

Des cours de cuisine y seront dispensés par un cuisiner professionnel pour inciter les jeunes à mieux s’alimenter. « On leur apprendra par exemple à cuisiner des légumes de manière rapide et simple avec le même matériel dont disposent la majorité des étudiants, c’est à-dire deux plaques et un micro-onde », explique Adil Abdoune. D’autres ateliers sont à l’étude, comme des cours de français pour les étrangers ou des cafés-débats.