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Picardie, la filière équine se porte bien, mais est inquiète

En Picardie, l’activité hippique est importante, qu’il s’agisse des courses ou de l’équitation. La région compte 324 centres équestres répartis dans les trois départements, soit 13 % de plus qu’il y a quatre ans.

Ophélie Mouflet, picarde, cavalière professionnelle de saut d’obstacles.
Ophélie Mouflet, picarde, cavalière professionnelle de saut d’obstacles.

 

Ophélie Mouflet, picarde, cavalière professionnelle de saut d’obstacles.

Ophélie Mouflet, picarde, cavalière professionnelle de saut d’obstacles.

Trente deux mille chevaux et poneys recensés, 5 000 emplois à temps plein, (75 000 en France) : la filière équine qui génère dix millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, est aussi alimentée par les vétérinaires, maréchauxferrants, marchands d’aliments, équipementiers etc.

Avec près de 28 000 licenciés, (145 licences pour 10 000 habitants), et une progression de 13 % en quatre ans, c’est le deuxième sport pratiqué en région en nombre de licenciés. Ne sont pas comptées les personnes qui pratiquent la randonnée équestre et les groupes scolaires sans avoir pris de licence. 55 000 hectares sont valorisés. Le chiffre d’affaires du secteur économique équin se répartit entre 47,5 % d’élevages, 35 % d’entreprises utilisatrices d’équidés, 17,5% d’entreprises de services. Avec deux chevaux au km², le département de l’Oise compte 2,5 fois plus de chevaux par unité de surface que la moyenne nationale. Cette prépondérance du cheval de loisirs et de sport reflète les logiques équestres de la région.

L’équitation, premier sport féminin
Première nation de tourisme équestre au monde, premier employeur du secteur sportif, 3e sport olympique, 3e fédération française en termes de licenciés derrière le football et le tennis, 83 % de femmes pratiquent l’équitation. Les enfants peuvent commencer à quatre ans et contrairement à certains sports, il n’y a pas d’âge pour arrêter si la forme physique est toujours là. Cette prépondérance du cheval de loisirs et de sport reflète les logiques équestres de la région. Les élevages de chevaux de selle et de course représentent 85 % des élevages picards. La maréchalerie produit 128 emplois à temps plein, l’équipement au sens large du terme, selleries, marchands de boxes, obstacles, marcheurs etc. génère 190 emplois à temps plein. Les cabinets vétérinaires équins représentent 150 emplois temps plein et un chiffre d’affaires annuel de 5,2 millions d’euros. De nombreuses manifestations prestigieuses ont lieu en Picardie. Au mois de juin, Chantilly accueille deux grandes courses de renommée internationale. Le Prix du jockey club figure parmi les plus prestigieuses courses européennes et s’impose comme la 2e épreuve de plat française la plus richement dotée. Le Prix de Diane sacre quant à lui, la meilleure pouliche de 3 ans. L’hippodrome de La Capelle accueille toute l’année des courses de trot avec des paris PMU, tout comme Amiens et Compiègne qui a des courses de galop et de steeple.

Augmentation de la TVA…
La loi de finances du 20 décembre 2012 a entériné les nouveaux taux applicables au 1er janvier 2014 : le taux intermédiaire sera relevé de 7 à 10 % et le taux normal de 19,6 à 20 %, à compter de janvier 2015, sauf décision anticipée du gouvernement. Ce sera une perte de pouvoir d’achat pour plus d’un million de familles pratiquant en France l’équitation, la disparition directe de 6 000 emplois sur un secteur qui en créait jusque là 1 000 par an, la faillite et la fermeture d’un grand nombre d’établissements équestres, principalement implantés en territoires ruraux, et le retour à une économie souterraine et défiscalisée entrainant une perte de recettes fiscales à très court terme. Et la Picardie ne sera pas épargnée. Il ne faut pas oublier les difficultés de la filière courses hippiques et des parieurs au portemonnaie de plus en plus léger. Il faut savoir qu’une course comportant moins de 14 partants n’est pas rentable pour les organisateurs et les hippodromes se dégarnissent de plus en plus de leur public ; le passage de la TVA de 2,1 % à 19,6 % en 2013 sur la vente des chevaux de course va entraîner une chute encore plus importante. Et pourtant le PMU rapporte, chaque année, un milliard d’euros à l’Etat.