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Le secteur du bâtiment se forme à la performance énergétique

Les professionnels du bâtiment et le gouvernement ont signé le renouvellement de la convention du FEEbat. Objectif : la formation à la performance énergétique des bâtiments, neufs ou en rénovation. Pour l’instant, la France est en retard sur les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement, dans ce domaine.

Le secteur du bâtiment se forme à la performance énergétique

Lambris, crépitement des photographes devant les signataires et « verre de l’amitié ». Ce 14 mai, à Paris, les représentants des professionnels du secteur du bâtiment, EDF et deux ministres ont signé la convention de renouvellement du FEEBat, le dispositif de « Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment ». C’était dans les locaux du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, à Paris. L’objectif du FEEBat est de dispenser une formation aux économies d‘énergie, en enseignant aux professionnels à analyser la performance énergétique globale des bâtiments, qu’il s’agisse de construction ou de rénovation, à fournir des conseils aux clients. Et à proposer et mettre en oeuvre des solutions complètes qui permettent d’économiser de l’énergie, en utilisant des matériaux innovants pour bâtir des murs isolants, ou en choisissant de disposer des panneaux solaires sur le toit. Depuis la mise en place du dispositif, environ 50 000 professionnels ont été formés. Pour 2013, l’objectif est de former 11 000 stagiaires. EDF y contribue à hauteur de 45 millions d’euros. « Le marché de la performance énergétique est tout à fait vital pour nos entreprises. (…) Et c’est aussi un enjeu en terme de performance, pour accompagner les entreprises vers l’excellence », a commenté l’un de représentants des syndicats professionnels, qui se sont félicités de la signature de cette convention, tout en regrettant sa durée – un an. Les professionnels du secteur espèrent un regain de développement grâce aux activités liées au développement durable, les seules à avoir été relativement épargnées par la crise.

500 000 passoires thermiques
Les ministres soulignent eux la multiplicité des enjeux du FEEbat . Car la formation s’inscrit dans le dispositif du plan de rénovation thermique des bâtiments, promis durant la campagne présidentielle, et relancée le 21 mars dernier par François Hollande. L’engagement global : la rénovation de 500 000 logements dont 120 000 logements sociaux d’ici à 2017, pour atteindre une diminution de 38 % de la consommation d’énergie, en 2020. Pour y parvenir, le gouvernement compte activer les dispositifs du crédit d’impôt développement durable et du prêt à taux zéro (PTZ), pour encourager les particuliers. En plus, les ménages précaires dont le revenu annuel ne dépasse pas 35 000 euros accèderont à une aide complémentaire pour rénover leur logement. Lors de la signature de la convention, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Delphine Batho, a également promis une campagne de communication grand public, sur les aides mises en place, dont peuvent bénéficier les ménages. Ce plan « est une nécessité environnementale et sociale. Et c’est aussi un levier de sortie de crise économique », a souligné la ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot. Sur le plan écologique, « nous sommes en retard, y compris sur les objectifs du Grenelle. Il faut faire un effort pour éliminer les passoires thermiques », a souligné Delphine Batho. Pour l’instant, d’après les données du ministère, le bâtiment représente le secteur économique le plus énergivore de France, pour 44 % de la consommation d’énergie nationale. Et il pèse 123 millions de tonnes de CO2 par an, soit près du quart des émissions nationales de gaz à effet de serre. Sur le plan social aussi, la facture est lourde. Annuellement, elle pèse environ 900 euros en moyenne par ménage, avec de grandes disparités, puisque les montants varient de 250 euros pour une maison « basse consommation » à plus de 2 500 euros pour une maison mal isolée. Malgré la satisfaction des professionnels à la signature de la convention, les inquiétudes subsistent, notamment sur la réalisation effective du plan de rénovation des bâtiments. « Il faut être raisonnable quand on fixe des objectifs », a ainsi tempéré Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) .